Le romancier Yazid Kefif a publié au début de l’année 2010, une œuvre romanesque de haute voltige. L’ouvrage paru aux éditions “Mille-feuilles” sous le titre “l’enfant ressuscité” est une merveilleuse saga relatant le parcours atypique de Hassan, un enfant pris dans les soubresauts existentiels, alternant des épisodes de félicité et des périodes cauchemardesques.
Le lecteur est convié dans les dédales de l’univers de l’enfant pour appréhender le monde sous le prisme de son regard. On y lit et vit ses peines, ses fantasmes, ses rêves, ses rancunes et ses rancœurs. Une mésentente familiale aggravée par la perte tragique de son géniteur de père. C’est le début d’une lente et longue descente aux enfers.
L’infortuné enfant se retrouve dans l’univers crasseux d’un bidonville. Il partage une masure de bric et de broc avec sa mère, sa sœur et son frère.
L’acharnement du destin ne s’arrête pas là puisque Hassan n’a même pas eu le temps de faire le deuil de son père que la grande faucheuse frappe de nouveau à la porte pour emporter sa fratrie. Loin de s’avouer vaincu, l’enfant, resté seul avec sa mère, a puisé au plus profond de lui même, pour s’extraire de la quadrature du cercle. Avec l’énergie du désespoir, il entreprend une bataille pour la vie, pour la survie.
Il subvient aux besoins de sa famille, en attendant de se délester de son statut, peu enviable, de laisser-pour-compte. De longues années s’écoulent. L’enfant devenu adulte, semble s’être départi de la panade qui, entre temps, a pris la poudre d’escampette.
Mais au moment où la promesse d’une vie meilleure est à portée de main, il est rattrapé pour ce satané destin, qui lui fait boire le calice jusqu’à la lie. A la suite d’une dispute, il se retrouve en prison. Ses rêves s’écroulent comme un château de cartes. Tout n’est pas perdu pour autant car après avoir purgé sa peine, Hassan reprend illico presto son combat. Les années d’embastillement n’ont aucunement altéré sa foi en la vie et son désir ardent de prendre sa revanche sur son sort.
Il se surpasse et transcende tous les obstacles qui se dressent sur les sentiers escarpés de l’opulence et du bonheur. Comme quoi, même sur un terreau inculte et bouseux, peuvent éclore et s’épanouir les fleurs aux meilleures fragrances…
N. Maouche
