L’hydre de la drogue ne cesse d’étendre ses tentacules pour piéger de plus en plus de jeunes en Algérie. La tentation et le plaisir restent derrière un nombre important de cas de consommation de drogue sous ses différentes formes. Ainsi, 35% ne sont pas considérés comme dépendants puisqu’ils ont déclaré aux enquêteurs n’avoir consommé ces substances nocives qu’occasionnellement, juste par curiosité ou pour le plaisir. D’autre part, la toxicomanie est un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur en Algérie, notamment durant ces cinq dernières années. S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la toxicomanie, le docteur Belaïd, exerçant à l’hôpital de Blida, a avancé hier des chiffres, qui donnent le tournis, il s’agit de 5 900 toxicomanes qui ont séjourné en 2009, dans cet hôpital. Reconnaissant que le nombre de toxicomanes en Algérie est en constante croissance, le médecin a indiqué que 15 centres de cure pour toxicomanes seront construits d’ici 2014 dans le pays. Il est à savoir qu’actuellement deux établissements seulement assurent l’hospitalisation des toxicomanes, à savoir l’hôpital de Blida et celui d’Oran. Par ailleurs, les 15 établissements en question se chargeront de l’accueil des toxicomanes, qui y séjourneront pour effectuer des cures qui dureront jusqu’à trois semaines, a fait savoir le docteur également. En outre, à la même échéance, une cinquantaine de centres de traitement seront réalisés dans différentes wilayas du pays pour assurer les consultations médicales et autres traitements contre la toxicomanie et la consommation de drogues tous types. Evoquant l’ampleur de ce fléau dans la société le Dr Belaïd a tiré la sonnette d’alarme sachant que la consommation de drogues fait des ravages dans les milieux juvéniles dès lors que les stupéfiants sont introduits dans les lycées et même les collèges en Algérie. En plus des traitements, la prévention elle aussi doit être intensifiée afin d’endiguer sa consommation, a-t-il recommandé.
D’autre part, se référant à l’étude de l’Office de lutte contre la drogue, l’orateur a tiré la sonnette d’alarme en signalant que “72% des consommateurs de drogue sont des jeunes âgés de moins de 35 ans’’, selon un recensement de l’office en question, estimant que pour la période considérée, “ce sont quelque 25 000 jeunes consommateurs de drogue qui ont recouru à des centres de prise en charge pour des cures de désintoxication. La substance la plus utilisée chez les jeunes est le cannabis avec un taux de 71%, la colle, les psychotropes et les solvants avec respectivement 10, 6 et 5 %’’, selon le docteur, et d’ajouter : “L’Etat doit offrir des exécutoires aux jeunes pour évacuer leurs problèmes et ne pas se réfugier dans la drogue pour tenter d’oublier les difficultés du quotidien.’’
Y. Maouchi