Une erreur médicale a condamné un citoyen à vivre le restant de ses jours avec un handicap dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Agé de 43 ans, B. Rabah puisque c’est de lui qu’il s’agit, portera à vie une pochette qu’on lui a mis à la place d’une partie de son intestin enlevée suite à une intervention chirurgicale.
Une intervention chirurgicale qui n’avait pas lieu d’être, en fait, sans ce faux diagnostic établi au niveau du laboratoire d’analyses médicales du CHU de Tizi-Ouzou. L’affaire est en justice.
Grave, c’est le moins que l’on puisse dire sur les faits qui accablent le CHU Nédir-Mohamed. C’est surtout le laboratoire d’analyses médicales de cet établissement qui est montré du doigt comme étant derrière l’irréparable commis sur la personne de B. Rabah. Celui-ci s’est vu coller une pochette avec laquelle il doit vivre pour de bon.
Le pauvre doit certainement regretter aujourd’hui de s’être présenté à cet hôpital, ce 4 mars 2009.
C’est à partir de cette date qui restera à jamais gravée dans sa mémoire mais aussi dans les annales “des performances” du CHU, que le feu est parti.
Ce jour-là en effet, la victime a reçu un véritable choc en apprenant qu’elle était porteuse d’une tumeur longue de 10 centimètres. Chose que le laboratoire d’analyses médicales, dirigé par le docteur M. D., a confirmé. Le patient, la mort dans l’âme, n’avait qu’à accepter l’intervention chirurgicale qu’on lui a proposée comme étant l’unique solution pour empêcher la tumeur de se propager, d’autant que, selon les analyses effectuées, il s’agissait d’une tumeur qui se propageait rapidement.
C’est ainsi que B. Rabah s’est fait opéré quelques jours après. La victime s’est faite amputée de 30 centimètres de son intestin. La partie atteinte de cancer, selon les analyses et les médecins qui se sont, s’est-il avéré trompés sur toute la ligne. Il n’y avait ni tumeur, ni cancer…il s’agissait d’un faux diagnostic, qui incombe au laboratoire. Un faux diagnostic conjugué à une erreur médicale.
Les médecins qui ont préconisé de recourir à une intervention chirurgicale ne devaient-ils pas approfondir les analyses. En tout cas, la justice s’est saisie du dossier. Elle devait d’ailleurs statuer avant-hier, mais l’affaire a été reportée pour le 26 septembre prochain.
Quoi qu’il en soit, la justice réparera-t-elle les conséquences de cette erreur et permettra-t-elle à la pauvre victime de retrouver sa santé d’antan. Assurément non. B. Rabah compte toutefois se faire rétablir dans ses droits. C’est lui-même d’ailleurs qui a saisi la justice après s’être rendu compte qu’il était l’objet de cette grave faute médicale. Il a dû recevoir, doit-on dire, un autre coup dur, après avoir appris la chose. C’était en fait le 22 avril dernier. Il se trouve, en effet, que d’autres analyses ont été effectuées dans un centre spécialisé à Alger.
Les résultats de ces dernières ont révélé que la partie de l’intestin enlevée n’avait rien de ce qu’on soupçonné à Tizi-Ouzou. D’où le scandale. Un scandale qui risque de faire long feu.
M. O. B.
