Au début des années 1990, les islamistes commençaient à dicter aux Algériens les lois du talion enfonçant par la même, le pays dans le chaos. Seul le langage de la mitraillette se faisait entendre. La bête immonde commençait à faire ses premières victimes. Le pays était en en feu et à sang. La banalisation de la violence menaçait de plus en plus les fondements de l’Etat. Que faire ? Comment ? Est-il quelqu’un qui soit capable de faire taire le langage de la violence ? En quoi réside le salut de l’Algérie ? Les responsables qui présidaient à l’époque aux destinées du pays voyaient en Mohamed Boudiaf un homme, de surcroît historique, capable de tenir le gouvernail du bateau Algérie navigant dans des eaux troubles. Un bateau pouvant sombrer à tout moment. Répondant à l’appel de la patrie, Boudiaf rompt son exil pour retrouver les siens. Sa première mission consistait à enrayer la violence qui prenait des proportions alarmantes. En sus de l’éradication du terrorisme, Si Tayeb El-Watani, son nom de guerre, comptait aussi rompre avec les anciennes pratiques de ses prédécesseurs en engageant des réformes tous azimuts.
Il aura ainsi touché à l’intouchable. Six mois après son intronisation, il sera assassiné en plein meeting à Annaba, le 28 juin 1992. Même si l’auteur du crime a été arrêté et jugé il n’en demeure pas moins que cet assassinat suscite à ce jour de moult interrogations. Même après sa disparition, feu Mohamed Boudiaf aura toujours le mérite d’avoir permis aux Algériens de renouer avec l’espoir au plus fort du terrorisme.
B. B.
