Aménagée comme rue supplémentaire pouvant permettre la fluidité de la circulation, la rue des cordonniers redevient piétonne et commerçante, sans que personne n’y ait à redire.
Les dépenses pour la recouvrir de béton armé n’ont finalement, servi à rien.
Le projet n’a pas tenu longtemps avant de montrer ses limites. Il a fallu d’abord délocaliser les commerçants qui y avaient implanté leurs étals depuis des décennies. Ce qui on s’en doute ne s’est pas fait sans heurts. C’est avec la force publique que les baraques ont été démantelées. Les concernés priés de prendre place, sur la dalle du marché ont pour la plupart « changé d’air » pour s’installer ailleurs. Ceux qui sont restés « contre vents et marées » ont dû,; à leur corps défendant, abandonner les lieux, quelques mois plus tard, pour permettre la démolition de la fameuse dalle.
La rue n’assurant plus la fonction pour laquelle elle a été créée, est réoccupée depuis peu, par ses anciens locataires. Timidement au départ, puis plus franchement par la suite, les étals des commerçants ambulants et des cordonniers ont investi les lieux. Il faut dire que leur clientèle, féminine en majeure partie, n’y voit aucun inconvénient, à les voir revenir ; au contraire, cette traverse vers la poste ou la rue d’Aït Yahia leur permet d’avoir un œil sur ce qui s’y vend.
Elles y font de menus achats comme elles peuvent réparer des chaussures sans avoir à entrer au centre-ville, domaine des hommes, par excellence. Finalement tout le monde y trouve son compte sauf le contribuable dont le budget a été grevé par des travaux inutiles. Là encore, c’est une autre histoire.
A.O.T.