Les syndicalistes à propos du taux de réussite au bac : “Les résultats ne sont pas le fruit de la réforme”

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L’année scolaire 2009-2010 s’est achevée sur un bon résultat, et ce malgré les mouvements de grève ayant perturbé la scolarité des élèves durant plusieurs semaines.

Le taux national de réussite enregistré aux épreuves du baccalauréat pour la session 2010 est de 61,23% contre seulement 47% en 2009. Une première en Algérie depuis l’Indépendance. Ce taux est concrétisé en dépit des mouvements de protestation à répétition, enclenchés par les syndicats autonomes activant dans le secteur de l’éducation, qui ont secoué les établissements scolaires, et qui ont accusé un retard considérable dans l’achèvement des programmes scolaires. Il faut bien dire que le taux de réussite au bac a enregistré une nette amélioration par rapport aux années précédentes. Pourtant, le pessimisme a été de mise, avant le coup d’envoi de cet examen, et les spécialistes s’attendaient à une régression remarquable en raison des mouvements de grève ayant secoué cette année scolaire. Quant aux syndicalistes, ils ont été tous unanimes à dire qu’ils s’attendaient à de tels résultats. Selon le chargé de l’information et de la communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), “le taux enregistré à l’examen du bac cette année s’explique par trois raisons : la première a trait aux sujets d’examen, lesquels ont été très abordables pour les candidats ; la deuxième raison est liée au barème suivi au cours de la correction, la troisième est relative au nombre de candidats en classe d’examen (20 à 25 candidats), qui a facilité la triche”. “Les questions étaient à la portée de tous les candidats, tandis que le barème de notation a été conçu d’une façon à permettre aux élèves de disposer de meilleures notes», a-t-il encore expliqué. M. Messaoud Boudiba n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour critiquer la politique éducative basée sur l’aspect quantitatif en négligeant l’aspect qualitatif, précisant que “l’objectif de la réforme du système éducatif ne doit pas se limiter à des chiffres escomptés au détriment de la qualité”. “L’aspect qualitatif ne sera jamais amélioré si la tutelle ne trouve pas des solutions adéquates à la surcharge des classes, au volume horaire et à la pression pratiquée sur les enseignants», renchérit notre interlocuteur. Abondant dans le même sens, le président du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Mériane, fera savoir que “ces bons résultats étaient prévisibles, étant donné que les sujets d’examen étaient à la portée de tous les candidats, et les cours ont été limités”. Celui-ci dira en outre, que ces résultats obtenus pourront conduire les élèves à être recalés à l’université. “Ces résultats vont se répercuter sur eux une fois arrivés à l’université la déperdition touchera certainement beaucoup de ces futurs universitaires», a-t-il indiqué. Les syndicalistes ont insisté sur le fait que ces bons résultats obtenus au bac ne sont pas le fruit de la réforme du système éducatif. “Ce taux de réussite réalisé au bac ne veut nullement exprimer la réussite de la réforme du système éducatif», a précisé M. Mériane.

Lemya Ouchenir

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