M’chedallah Ath Ivrahim / Menace d’un glissement de terrain

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Un effroyable glissement de terrain survenu à la fin de l’hiver passé à proximité de la partie sud-est du village Ath Ivrahim, à moins de 20 m des habitations du quartier Aarkoub, n’est toujours pas pris en charge, malgré le danger qu’il représente et qui s’aggrave au fur et mesure que le temps passe.

Cet effrayant mouvement géologique qu’on avait signalé le lendemain même de sa apparition, lequel a fait réagir dans un premier temps les autorités locales qui ont délégué une commission technique composée des représentants de l’agriculture, l’hydraulique et la Protection civile. Commission présidée par le maire de M’chedallah

Après constat sur les lieux, il a été décidé de faire appel à une équipe de géologues seuls habilités à se prononcer sur ce cas, mais entre-temps, le responsable de la Protection civile a fait état de son inquiétude face à l’accumulation de l’eau qui formait une impressionnante mare après que le profond ravin situé presque au dessous du niveau de la cité Aârkouv ne soit complètement obstrué quelques dizaines de mètres en amont par d’énormes pans de terre issus de l’impressionnant glissement du terrain

L’énorme volume d’eau de 07 m de profondeur sur 60 m de longueur prend les proportions d’une retenue collinaire dont la digue de terre risque de céder à tout moment et peut provoquer une autre catastrophe sur les maisons situées en amont en bordures de ce ravin

Cette mare étant alimentée par deux importants rejets d’assainissement : celui d’Ouajji et de Takouravth. En plus de l’accumulation des eaux de pluie des derniers orages qui se sont violemment abattus sur la région, des eaux drainées par ce ravin sur plus de 02 km en aval

Entre-temps, une commission de géologues mobilisée par le député Brahimi Ali s’est rendue sur les lieux et est repartie non sans avoir donné des recommandations ; le wali sollicité par ce député et les citoyens d’Ath Ivrahim s’est déplacé à son tour sur les lieux et a ordonné à ce que le nécessaire soit fait sans retard.

Rien n’a été fait à ce jour. Les riverains proches des lieux continuent à vivre avec la hantise soit d’un nouveau glissement qui emporterait tout un pâté de maisons, soit que la précaire digue cède sous la pression de l’énorme masse d’eau et provoquerait un raz-de-marée qui risque d’engendrer des dégâts beaucoup plus graves et causer des désagréments aux riverains.

Ces citoyens nous ont approché de nouveau pour dénoncer énergiquement cette inqualifiable négligence qui risque d’un moment à l’autre d’avoir des conséquences fatales pour les réverains.

Même l’opération qualifiée urgente par l’officier de la Protection civile qui consiste à libérer l’eau accumulée soit en pratiquant une petite brèche au niveau inférieure soit par l’utilisation de moto – pompiers pour l’évacuation de cette eau stagnante et polluée par-dessus le marché peut aussi diminuer les risques d’un affaissement de la digue et qui ferait provisoirement reculer le danger qui plane sur les citoyens, une urgence superbement ignorée.

Les responsables de l’APC expliquent le retard mis pour l’exécution de cette opération par le fait que le propriétaire d’une parcelle de terrain s’oppose à l’aménagement de la piste sur ses terrains, indispensable pour l’acheminement du matériel nécessaire– cas à travers lequel l’autorité de l’état en prend un coup sévère.

On a beau penser que c’est l’été et qu’il y n’aurait point de risque d’aggravation de la situation relatée, pour se donner bonne conscience, mais on ne doit pas oublier que pendant tout ce temps l’eau accumulée s’attaque au sol qui constitue la base même de cette importante cité et par conséquent l’éventualité d’un affaissement de la colline sur laquelle est construite cette cité n’est pas à écarter ; de plus, une fois l’eau évacuée, il faut bien réaliser un système de renforcement à la base soit par un mur de soutènement soit par un système de gabionnage semblable à celui des « correctionstorrentielles ». Quel que soit le système retenu, sa réalisation demanderait plus de 06 mois, et c’est déjà l’hiver qui pointe et ses conséquences qu’on connaît déjà et qui sans doute prendront de nouvelles proportions, ce qui rendrait difficile toute intervention sinon impossible et même l’évacuation de ce village serait inévitable, un malheureux aboutissement final du cas de ce glissement qui ne pourrait être évité qu’à la seule et unique condition : celle de sa prise en charge dans les meilleurs délais et agir vite

Oulaid Soualah

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