Les villageois mécontents radicalisent leur mouvement

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Les habitants contestataires de Tiazibine et Ait Ouyahia ne décollèrent pas et sont décidés à intensifier leurs actions depuis hier, pour manifester leur désarroi quant à l’état abîmé de la route menant vers leurs localités respectives qualifiées de ‘’collines oubliées’’. En effet, ce qui est apparu comme une simple menace est devenue réalité quand ces manifestants ayant bloqué l’accès au siège de l’APC de leur municipalité depuis dimanche dernier, ont procédé tôt dans la matinée d’hier, à barricader la RN75 de part et d’autres du chef-lieu de la commune. Hormis les cas jugés urgents et prioritaires comme les malades, la Protection civile et les cortéges de mariages et de funérailles personne n’est autorisé à passer, pour donner lieu, à un isolement quasi-total et à la détresse des nombreux usagers de cette route nationale menant vers Sétif et Bejaia. Aussi, le siége de Daira de Barbacha est cadenassé par ces villageois et la place du marché hebdomadaire qui s’anime tous les mardis était déserte, sans aucune affluence étant donné que l’accès vers Barbacha-centre est bloqué de partout. C’est scindés en deux groupes, qu’une masse de manifestants occupe la route nationale à Aguemoun, en face du siége de l’APC quand l’autre foule opère de l’autre coté du centre communal, plus exactement à Tizi Ouzoumour pour empêcher même l’accès par le CW158 qui passe par Tadart Tamokrant et transformer le centre de Barbacha en un endroit inaccessible à la circulation. Une situation qui s’est détériorée en l’espace de trois jours de protestation pour lui donner une ampleur grave et non sans désagréments aux populations de la région. Les contestataires de leur cotés dénoncent le fait que leur requête concernant la prise en charge adéquate de leur route principale n’a pas été prise à temps et au sérieux. Au premier jour de leur action, les mécontents n’ont trouvé qu’un seul interlocuteur, en la personne de leur P/APC, lequel a avoué que le problème dépasse ses prérogatives et fait savoir cependant que la subdivision d’Amizour des travaux publics vient d’annoncer l’entame immédiat des travaux. Ce qui n’était pas le cas, puisque à la place de voir les engins débarquer à Tiazibine, lieu de la colère, les services de la DTP se sont contentés d’envoyer un émissaire aux contestataires et leur annoncer que les travaux à effectuer se limitent à un simple revêtement des endroits très abîmés. Cela n’a fait q’exacerber la colère des villageois ayant de sitôt confisqué le véhicule de la DTP utilisé par ce délégué et passer à d’autres actions radicalisant leur mouvement. Pour rappel, le projet de réfection de cette route datait de 2004, il a été réévalué par la suite et attribué à l’entreprise privée Torchi, très connue dans le domaine de bitumage. Selon un élu à l’APC de Barbacha, il était question de la prise en charge globale de cette route, avec la réalisation de tous les ouvrages nécessaires et d’un élargissement et de bitumage de la chaussée. Mais, ajoute, l’élu local, ces déclarations ont été données verbalement par les responsables de la DTP. A l’heure où nous mettons sous presse (il était 14h 30mn), l’on nous rapporte que des pourparlers sont en cours entre une délégation des villageois et les responsables de la DTP, en présence des élus locaux, sans savoir encore les conclusions de cette rencontre qui devrait permettre aux parties concernées de trouver un terrain d’entente et mettre fin à ce nouveau bras de fer dans une commune devenue le théâtre des actions de rue. C’est du moins ce que souhaitent les habitants de cette région qui craignent le pourrissement et la dégradation de la situation.

Autrement, enlencher des discussions est déja une demi-solution et une demi-victoire pour sortir du gouffre.

Nadir Touati

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