Bgayet Transport public / Quand l’anarchie devient une règle

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L’anarchie dans le secteur du transport semble être une fatalité inévitable. C’est du moins ce qui se confirme, de jour en jour, puisqu’on continue de tourner le dos aux vraies solutions.

La wilaya de Bgayet dispose d’un nombre très considérable de bus et de fourgons, qui sont sensés assurer le déplacement des voyageurs dans de bonne conditions, une chose qui tarde à se concrétiser sur le terrain. En effet, le transport public connaît moult problèmes, que nous avons évoqués, à plusieurs reprises, lors de nos éditions précédentes. Chaque été la crise du transport atteint son paroxysme, comme si la saison chaude ne peut guère être une occasion pour mieux assurer les services publics. Le citoyen qui prend le bus pour aller d’un village à un autre ou d’une commune à une autre, trouve des difficultés indescriptibles. Il suffit d’aller voir n’importe quel arrêt pour constater « cette misère sans fin ». Dans la petite ville de Sidi-Aïch, située à 45 kilomètres au sud-ouest de la capitale des Hammadites, par exemple, pour prendre un bus, il faut attendre une ou deux heures et se livrer à une bousculade d’un autre âge. En outre, les transporteurs « imposent leur dictat », en refusant d’annuler l’augmentation des tarif (5 DA de plus pour chaque ligne). Personne ne peut nier les lourdes charges que supportent ces travailleurs de la route, mais prendre des décisions unilatéralement n’est pas une « sage action ».

C’est toujours au petit citoyen de payer les agissements des uns et des autres. Après plusieurs mouvements de protestations, où plusieurs citoyens avaient investi la rue, pour dire non à la « Hogra » (l’injustice), l’ordre établi semble inamovible. Dans les petites bourgades de la vallée de la Soummam, telles que Tinebdar, Tibane, Chemini et Akfadou, les transporteurs sont presque démissionnaires durant tout l’été. La majorité des fourgons ne marquent pas leur présence dans leurs lignes. Certains préfèrent avoir des courses payées lors des mariages et autres occasions festives ou bien aller à la plage ou ailleurs, tout en laissant l’arrêt presque vide. Parfois même le service minimum n’est pas assuré. Certains voyageurs sont, souvent, contraints de louer des taxis ou des clandestins pour rejoindre leurs destinations. « Nous ne pouvons plus supporter cette situation qui perdure depuis des années. Il faut faire un parcours du combattant pour se déplacer sur un trajet de quelques kilomètres. Au moment où les pays qui se respectent réduisent les distances les plus lointaines, dans notre pays on peine, encore, à assurer au citoyen la moindre des choses ; se déplacer d’un village à un autre. C’est devenu inadmissible », nous dit Dda Saïd, un habitant de la ville de Sidi-Aïch. Assurer le service public dans des conditions convenables est presque une chose impossible, telle est l’amère réalité à laquelle les Béjaouis et beaucoup d’Algériens font face.

Faire les choses dans les règles de l’art, dans le respect de la dignité des gens n’est pas pourtant la mer à boire !

Ali Remzi

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