Géniale opération. Quelque 300 enfants, âgés de 8 à 14 ans, venus d’une quarantaine de wilayas du pays, sont à Béjaïa dans le cadre du 2e Festival de Djoua (15-22 juillet). Chaque wilaya a envoyé cinq enfants, chacun d’eux flanqué… d’une pierre sur laquelle est écrit le nom de sa wilaya. Toutes ces pierres seront alignées sur le chemin muletier menant jusqu’au pied du mont de Djoua, situé sur les hauteurs de la commune de Boukhelifa, à Béjaïa. C’est cette opération que les promoteurs du festival baptiseront Les Chemins de la mémoire, donnant ainsi un sens à la quête de revalorisation du patrimoine matériel et immatériel propre à la région. Par extrapolation, ce seront donc tous les enfants d’Algérie qui auront pris part à cette recherche de connaissance de la vie de nos ancêtres.
Outre cette opération, tout un programme d’activités ludiques, éducatives et artistiques a été mis en place et piloté par l’ancien comédien du Théâtre régional de Béjaïa, Zahir Benbara. En collaboration avec la maison de la culture de Béjaïa, des ateliers d’animation ont été mis sur pied accueillant chaque jour une partie des enfants (quatre-vingt environ), pour participer à quelques activités prises en charge par les encadreurs de l’établissement : chant et musique, danse, dessin, théâtre, audio-visuel et poésie. La coordinatrice de ce programme, Mme Kassa Nassima, nous expliquera que pendant leur séjour à Béjaïa, ces enfants apprendront les rudiments de chaque activité et produiront eux-mêmes les travaux sur la discipline choisie, à la fin de leur petit stage. L’on verra donc à la fin de leur séjour, les meilleures réalisations récompensées en grande pompe. Les thèmes des travaux des enfants méritent toute notre attention. Il y aura, à titre d’exemple, des travaux de reportages audio-visuels sur la vie dans la campagne, sur les péripéties du Festival, recueil de témoignages des doyens des villages des Ath Bimoun…Il y aura également des récitals poétiques sur le thème de Djoua, réalisation de sketchs, présentation de danses traditionnelles du pays… Cette occupation artistique sera, par ailleurs, ponctuée par d’autres activités pédagogiques et touristiques à la fois. Chaque jour, des groupes d’enfants visiteront la ville de Béjaïa ainsi que toutes ses merveilles : sites historiques, sites naturels, musées… Ces groupes ne repartiront pas de Béjaïa sans, bien sûr, se baigner dans ces plages parsemant, tel un chapelet, tout le long de sa côte. Malgré le poids de la responsabilité pesant lourdement sur ses épaules, Zahir n’en tire pas moins un réel plaisir de piloter une telle opération qui revêt pour lui un aspect culturel d’une immense portée : «pouvoir rassembler des enfants de toutes les régions d’Algérie en un seul lieu est une symbolique qui a, en effet, une grande portée », a-t-il confié tout en témoignant sa franche reconnaissance à Boubekeur Khelfaoui, le promoteur du festival de Djoua pour lui avoir fait confiance pour cette immense responsabilité de piloter le festival.
K. D.