Saison estivale à Béjaïa : Ça bouge ces jours-ci dans la ville de la liberté, mais…

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Le bruit s’impose, ces jours-ci, sur la ville de la liberté dont la destination touristique est prévue. D’habitude, la venue des estivants est attendue entre la mi-juin et le début de juillet, juste après les épreuves des examens de différents cycles scolaires ainsi que leurs résultats.

Cette année, tout semble être perturbé notamment avec, au début, la coupe du Monde qui a obligé le citoyen à rester chez lui, et ainsi que le Ramadan qui approche. Malgré cela, les estivants ont fait leur choix sur leur destination pour l’année 2010. S’installer à Béjaïa (Bougie), est désormais l’une des meilleures décision qu’auraient prises les estivants, habitués des lieux. C’est le cas d’Ismail, un fidèle touriste de la petite ville de Tichy, venu de Biskra. “Une décision difficile à prendre devant celle de mes enfants et ma femme. Mes enfants préfèrent se rendre à Beni Ksila, quant à ma femme, elle préfère la petite station d’Aokas. Nous sommes venus l’année passée et nous avons trouvé le même obstacle, la destination !’’, nous déclare-t-il. Interrogé sur le choix de revenir à Béjaïa, notre interlocuteur insiste surtout pour dire que Béjaïa est l’une des meilleures villes touristiques de l’Algérie. Ces sites naturels enchanteurs, estime-il, attirent non seulement les touristes du pays mais aussi des étrangers. En effet, cela étant dit, nous avons constaté après une tournée dans presque la quasi-totale des sites de Béjaïa, que les estivants se rendent dans les plages et les montagnes. Cette année, la chaleur a atteint son pic, en affichant 30&deg,; sur le littoral et 32 à 35 ailleurs. Cependant les estivants cherchent un minimum de fraicheur. On s’installe généralement sous son parasol à regarder la vague, un verre de soda frais à la main. D’autres, se rendent dans les montagnes, les oueds et les côtes. La ville de Béjaïa est vide dés 10h, après que les résidants et les estivants ont fait ses courses. Elle ne reprend son tintamare qu’à partir de 18h, au crépuscule. La brise de mer, un lieu calme et sécurisé près du port de Béjaïa, est cependant l’un des plus beaux coins se rendent les estivants. En famille, enfants, hommes, femmes et même des personnes âgées s’y baladent jusqu’à une heure tardive de la nuit. Les restaurants, les pizzerias et les fast-foods sont envahis de touristes. La joie des enfants donne un dynamisme à la ville. On n’y trouve pas de place. Les magasins et autres commerces, eux aussi, connaissent un flux d’estivants et de visiteurs. En somme, ces derniers cherchent à tout connaître sur les traditions, cultures et autres curiosités à découvrir chez le citoyen Béjaoui. Vers la fin du séjour, on cherche des souvenirs d’été. Béjaïa propose, entre autres, des objets traditionnels kabyles, à l’exemple de l’habillement, que ce soit pour hommes ou pour femmes, la poterie locale, des cartes postales….etc. D’autres destinations existantes font à la fois le bonheur et la curiosité des estivants qui choisissent entre sites historiques et monuments. Nous citons le fameux fort Baral dit Bordj Moussa, construit au V siècle sur les vestiges du palais des Hammadites, par Pedro De Navarro. Il est aujourd’hui musée, ouvert aux visiteurs désireux découvrir des choses intéressantes, la porte Sarazine (Bab labhar), porte de l’étendard (Bab lkoufa), 5.5m. La casbah, par contre elle, a été construite vers 1 152 par les Almoravides. Elle a connu par la suite des travaux de modification par respectivement des Espagnoles, des Turcs et des français. Elle renferme en effet, la mosquée où Ibn Khaldoun enseigna. Aujourd’hui, elle est l’annexe de la bibliothèque nationale. Par ailleurs, il n’est pas normal de venir à Béjaïa sans se rendre au fort de Gouraya. Cette montagne perchée sur une altitude de 672 m, bâtie par des Espagnoles au XVIe siècle est considérée comme un lieu de pèlerinage, elle reçoit des milliers de visiteurs chaque année.

On revisite le phare Cap Carbon

Qui ne connait pas le fameux site touristique Cap- carbone dans la wilaya de Béjaïa ? Grand nombre de visiteurs sont revenus cette année pour des randonnées dans les lieux. Outre, cette formidable roche rouge, presque une île flottant sur l’eau, tel un morceau de bois fagoté et dominant le plus haut phare naturel au monde avec une altitude de 220 m, elle attire le visiteur dès la première vue par ses attraits naturels, sa vue sur mer et son calme. Au delà le site offre d’autres secrets voilés. Difficiles certes à découvrir cela, mais le site ressemble tantôt à un ours tantôt à un lion étanchant sa soif. C’est ce que partagent les touristes et les amoureux de la nature. Ça ne demande en fait que quelques secondes de concentration pour le découvrir. Le petit passage sous forme d’un tunnel, creusé par les français à l’époque coloniale, sépare la tête dont la bouche est plongée dans l’eau, du corps soi-disant de la bête. Ça nous permet de distinguer le bec, le nez et les oreilles de cet être inanimé que la nature a incrusté sur une falaise. Puis, coté gauche prés du passage, on repère l’une de ces pattes. En somme c’est un animal qu’on ne peut distinguer entre : ours, lion, chien et crocodile… sont entre autre, les différents images qu’on puisse donner.

Melbou : pas de visite à la corniche cette année

A Melbou, la saison estivale a échoué. Personne ne semble avoir envie d’aller se baigner. Hormis le week-end, où un grand nombre de baigneurs envahissent les plages, la ville est classée ville morte. En effet, au début du mois de juillet, les citoyens ont espéré un grand nombre d’estivants, mais cela s’est avéré contraire puisque les plages sont presque vides. Hormis quelques uns, venus au début de ce mois en cours, les plages demeurent à ce moment vides. “Cela est peut-être dû à la déviation de la route nationale par le pont de Tikhribine. Les automobilistes ne passent pas par le chef-lieu de la commune, donc ils se rendent à Jijel’’, estime un jeune. Par ailleurs, la corniche est aussi privée de visites cette année, pour cause des travaux d’aménagement et de l’élargissement du tronçon : les falaises- Sahel. Les touristes qui avaient l’habitude de se rendre à El Maâden, sont obligés de changer de destination cette année. Omar, un Sétifien que nous avons rencontré aux falaises le week-end passé regrette tellement de ne pouvoir s’y rendre avec ses amis. “Nous n’avons pas le choix. Nous nous rendrons ailleurs’’, dit-il dépité.

Aokas : La grotte fermée aux estivants

La fameuse grotte féerique d’Aokas, creusée à même la route nationale 9, n’a pas ouvert ses portes cette année, au grand dam des touristes, et ce, pour la simple raison que le site connait des travaux de chantier. Il s’agit en effet, de l’ouverture d’un deuxième tunnel et l’aménagement de l’ancien qui, pour rappel, a subi des dégradations au passé. C’est un phénomène qui s’ajoute aux autres points noirs de la saison estivale, tel que le manque d’espaces de loisirs, ne laissant aux estivants que le choix d’aller se baigner.

Tichy : les plages squattées de parasols

A l’instar d’autres plages du littoral, Tichy est squattée par des parasols de loueurs. Un phénomène qui semble gêner le mode de vie des estivants qui, dés leur arrivée sur la plage, préfèrent choisir une place calme et sécurisée pour s’y installer en famille. Désormais, ce n’est plus le cas puisque les places sont occupées par des parasols, chaises et tables de particuliers qui imposent leur façon de louer ces objets à des estivants. C’est une méthode qui n’est pas trop admise par tous les vacanciers. ‘’Ou va-t-on s’installer ? Les plages sont saturées, mais dés que nous y arrivons, il n’ya que des parasols exposés ici et là gênant les familles pour s’installer convenablement’’, déclare un estivant, rencontré à Tichy. Cela est dû au manque d’organisation et à la non intervention des autorités locales qui ont délivré des autorisations aux jeunes dans le cadre de l’activité saisonnière. ‘’J’ai payé mon autorisation. Donc, j’ouvre droit d’installer mes parasols dans mon secteur’’, déclare ce jeune garçon visiblement non satisfait du rendement. A notre question sur le travail, ce jeune nous confie : “je n’ai rien gagné mais perdu beaucoup du temps. Au lieu d’aller travailler dans un chantier, je me retrouve contraint d’ouvrir la plage et de la fermer pour ne gagner que 500DA’’.

Du monde à Kefrida, mais…

Les magnifiques chutes d’eau de Kefrida, dans la commune de Taskeriout, reçoient, comme chaque année, un grand nombre de visiteurs qui viennent des quatre coins du pays. Petits, jeunes, et même des vieux et de vielles femmes s’y rendent pour admirer la beauté de cette cascade qui prend son origine d’une hauteur de près de 50m. A dire vrai, il y a du monde, mais il y a aussi un manque d’organisation. La petite placette aménagée pour permettre aux visiteurs de mieux voir de près la cascade, ne peut malheureusement pas contenir ce grand nombre de visiteurs. A cela, s’ajoute le rétrécissement de l’accès au bassin, causé par les petites baraques qu’on y a installé anarchiquement des deux cotés. Ce qui est le plus étonnant, et que tout le monde aurait remarqué c’est la cherté de l’eau minérale. Elle est proposée entre 40 et 50 DA au moment où l’eau potable s’y déverse à longueur de journée.

Reportage réalisé par Mounir Outemzabt

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