»L’olivier est devenu une rentabilité économique »

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La Dépêche de Kabylie : Quelle appréciation faites-vous de la production oléicole cette année à Tizi-Ouzou ?

Redjem Khoudja Youcef : Je dirais que durant cette saison, notre wilaya a réalisé une production exceptionnelle jamais égalée ces sept dernières années. Sachez qu’en 2008 on a produit 4 millions de litres d’huile d’olive alors que cette année on en prévoit d’atteindre les 12 millions de litres à la fin de la récolte. Jusqu’ici on a produit

11,5 millions de litres. Vous constatez la différence. En matière d’olive, nous avons récolté jusqu’au jour d’aujourd’hui

633 700 quintaux, alors que la saison passée, 264 000 quintaux ont été produits.

D’après-vous, quel est le secret de cette hausse exceptionnelle de la production ?

Il n’y a pas de secret. Cette abondance de la production s’explique par trois données essentielles. Il y a d’abord la nature saisonnière de l’olive qui fait qu’une année la récolte est bonne et la suivante moins bonne, comme ce fut le cas l’année passée. Il y a ensuite les conditions climatiques qui ont été favorables à la culture oléicole et enfin l’apport humain qui est un élément très important dans cette récolte.

On a constaté un engouement populaire, justement, pour la cueillette des olives et pour la culture oléicole. Comme peut-on expliquer cela ?

C’est justement sur cet engouement que je voulais axer le troisième point. Il y a quelques années, on ne voyait pas tout ce monde dans les champs. Aussi, on constate que des citoyens d’autres wilayas viennent à Tizi-Ouzou spécialement pour la cueillette des olives dont les oliviers ont été abandonnés ou délaissés les années passées. Ils sont de plus en plus entretenus. Pour revenir à votre question, je dirais que l’olivier est devenu une rentabilité économique qui aide à relever le pouvoir d’achat du citoyen.

Cet intérêt est porté également par les jeunes pour cette activité, n’est-ce pas ?

Exactement, on a constaté une relève importante dans l’activité. Le nombre d’huileries créées reflète d’ailleurs ce constat. Aujourd’hui, on compte à Tizi-Ouzou 93 huilleries modernes créées par des jeunes, sur les 416 huileries dont dispose la wilaya.

Comment envisagez-vous la production et l’activité oléicoles pour les années à venir ?

Je pense que l’activité a encore de beaux jours devant elle, à condition que l’engouement populaire constaté cette année soit maintenu. On mettra tous les moyens qu’il faut pour aider cette activité à aller de l’avant et à maintenir cette cadence de production pour les années prochaines, cela même si notre tâche ne sera pas facile dans la mesure où cette saison a été tout simplement exceptionnelle. La production réalisée cette année, on l’attendait pour au moins les prochaines saisons. N’empêche qu’on tentera de respecter l’évaluation prévue dans nos contrats de performance, mais toujours est-il que l’apport humain est indispensable.

Propos recueillis par M. O. B.

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