La Dépêche de Kabylie : Jusqu’au dernier congrès, vous n’avez pas occupé un poste de responsabilité au sein du CMA, pourquoi ?ll Rachid Raha : Même sans être président du Congrès mondial amazigh, j’ai collaboré au travail de ce dernier. Je suis derrière l’idée de l’organisation de ce congrès à Nador. Comme vous l’avez vu de vos propres yeux, cette idée s’est bel et bien concrétisée en dépit des appréhensions des uns et des autres. C’était un rêve en quelque sorte que d’organiser ce congrès au Maroc ou plus généralement dans un pays de Tamazgha. Personnellement, le Rif est ma région natale, vous imaginez donc la symbolique que revêt cet événement. Nous avons atteint nos buts et même plus. J’ai été agréablement surpris que pas mal de militants qui n’y croyaient pas soient en fin de compte venus pour participer à cette rencontre.
Y a –t-il une évolution dans la prise en charge de tamazight au Maroc ?Il n’y a pas mal d’avancées surtout durant ces dernières années. La politisation de la question amazighe s’est soldée par le Manifeste amazigh de mars 2000. Ceci a poussé la haute autorité du Maroc, le Roi Mohammed VI, à décider à créer l’Institut royal de la culture amazighe. Il faut reconnaître aussi que la création de ce dernier a provoqué le refroidissement de la militance amazighe. Cela a créé une scission au sein du mouvement. Une partie a intégré l’institution. Par ailleurs, une maturité au sein de la jeunesse s’est manifestée. La question amazighe ne peut toutefois pas se régler par la simple création d’un institut, ni par un enseignement réduit de tamazight.
Entretien réalisé à Rabat par Aomar Mohellebi