Où va le FFS ?

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Non encore sorti du revers politique de la destitution des assemblées locales, décision subie dans une totale impuissance du parti à réagir à temps et avec efficacité, en dépit des efforts des élus concernés qui ont mené seuls la barque de la protestation mais en vain, le FFS plonge à nouveau dans une effervescence interne, plus dictée par la volonté de l’actuelle direction nationale de se pérenniser, au risque d’émietter et de faire voler la structure en éclats.Déjà, le parti a subi cycliquement des saignées sous forme de démissions et de mises à l’écart de cadres de valeur, voilà qu’encore une fois, des cadres sont mis à l’index à la limite de l’arbitraire, afin d’assouvir des intérêts politiques étroits liés à l’ascension individuelle et la pleine affirmation. Cet état des lieux et ces manœuvres dilatoires, avec la tacite caution de cercles politiques influents, ont poussé la base militante dans une déception effrénée et une colère gagne les rangs du parti. Un mouvement d’opposition interne aux décisions et orientatins de la direction nationale est en passe de prendre forme et se généralise à toute l’étendue de la structure. Désormais, le fil conducteur entre la direction nationale et le reste du parti connaît un début de rupture. Pas moins de 1000 militants de l’un des fiefs du parti, la wilaya de Tizi Ouzou, brandissent la menace de démission carrément de la structure avec un préalable de gel de toute animation politique et cessent à présent de prêter allégeance à la direction nationale en exercice. Les griefs retenus vont du fonctionnement antidémocratique, contraire à la philosophie du FFS, à l’arbitraire régi en mode de gestion, jusqu’à l’attitude monarchique de certains dirigeants qui ne s’en tiennent qu’à leur tête et font du parti un appareil, outil d’asservissement et de promotion personnelle. De plus, le laxisme voire l’inconsidération affichée au départ par les responsables du parti, au combat des maires suite à la décision de révocation ont aggravé la déchirure et creusé un fossé gravissime, qui n’arrange guère la cohésion du parti. Il faut rappeler que la direction nationale actuelle a été installée après une crise politique interne. Le système de cooptation a poussé à la vacance du poste de premier secrétaire national élu, en la personne de Mustapha Bouhadef, largement soutenu par la base militante, et aujourd’hui ciblé avec Djillali Leghima, Dalila Taleb, Louiza Chetti, Djamal Zenati, pour être exclus du Parti.De l’avis de militants contactés qui nous ont livré des déclarations fracassantes sur certaines attitudes et comportements politiques de certains membres de l’exécutif, dont d’ailleurs le siège national est rarement animé pour ne pas dire déserté, la sonnette d’alarme est tirée. Le président du FFS Hocine Aït Ahmed est interpellé pour s’expliquer sur les graves dérives et la voie suicidaire empruntée. D’autres localités et conseils communaux seront contactés dans les prochains jours, nous a-t-on déclaré, aux fins de stopper le dévoiement politique et préparer, comme il se doit, le parti à la tenue du prochain congré dans quelques mois. La base militante s’interroge “où va le FFS ?”, et cherche à savoir si le président du parti est informé de ce qui se trame ou bien cautionne-t-il la démarche en cours ?.C’est toute cette opacité qui a poussé le millier de militants d’une localité de Tizi Ouzou à s’acheminer vers la démission collective, une façon à eux de forcer l’éclatement de la vérité sur la logique de fonctionnement du parti ainsi isoler les éléments nuisibles qui ont parasité la structure. D’ailleurs, on n’a pas cessé d’évoquer le cabinet noir dont dispose Aït Ahmed, qui selon eux, est derrière toute décision stratégique du parti. Les dirigeants et la base militante sont en opposition de phases. Le FFS connaîtra-t-il des jours meilleurs ? Seul Aït Ahmed et le congrès tranchera sur la destinée du parti, sur lequel les regards sont braqués, chacun selon sa grille de lecture et selon ses intérêts politiques.

Khaled Zahem

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