La crise qui secoue, depuis deux années la cotonnière de Tizi Ouzou issue de la reconfiguration de l’ex-Cotitex de Draâ Ben Khedda, ne semble pas connaître son épilogue en dépit “des efforts” entrepris par le groupe textile Manufacturing Company (Texmaco) que le secrétaire général de l’union de wilaya Bachir Ramdani a qualifié “d’insuffisant.”Comme ultime recours, la section syndicale de la cotonnière a saisi le chef du gouvernement pour se pencher sur leurs doléances ayant trait au volet social et à l’approvisionnement en matière première.Via le document, la section syndicale qui a estimé le coût du volet social à 30 milliards de centimes souhaite vivement l’intervention des pouvoirs publics pour une aide gouvernementale. La cotonnière qui a hérité des vieilles installations datant de 1966, affectées par le dernier séisme, se dit qu’elle est dans l’incapacité de remettre en état le patrimoine hérité, d’autant plus que l’enveloppe de cette opération est de l’ordre de 50 milliards de centimes.“La conférence de presse tenue le 23 juillet dernier a eu un effet positif sur le cours des choses, mais sans apporter des solutions définitives”, déclare Ahmed Kebir secrétaire de l’Union locale de l’UGTA.Ainsi, depuis la sortie médiatique de l’UGTA le groupe Texmaco, auquel la CTO, est affiliée a envoyé une quantité de matière première qui s’élève à 80 tonnes. Une quantité qui peut assurer, uniquement une production de 40 jours. Non sans rappeler que ces produits sont des prêts offerts par d’autres entreprises ayant la même vocation, M.Ramdani dira : “Nous ne voulons pas des miettes et du colmatages des brèches”, “mais des solutions définitives qui mettront un terme au calvaire des travailleurs” soutient-il. L’orateur a mis l’accent sur deux contraintes qui handicapent le fonctionnement normal de l’entreprise. La première a trait à l’existence juridique de la CTO, “sa reconnaissance par le propriétaire lui permettra de contracter en toute liberté afin d’avoir une part du marché”, assène-t-il.Quant à la seconde elle concerne l’approvisionnement en matière première qui est devenu selon le porte-parole de l’UGTA “un goulot entre les mains des responsables”, l’approvisionnement du goutte-à-goutte a été décrié avec virulence par les syndicalistes, “pourquoi les responsables ne nous donnent pas notre quote, part en matière première, comme toutes les entreprises affiliées au SGP”, s’interroge-t-ils, d’autant plus que la capacité de production implique l’usage annuel de 200 en matière première pour honorer le plan de charge.Actuellement la CTO a déposé un dossier de crédit auprès de la banque pour l’achat de 1 000 de polyester. Une démarche qui pourrait recevoir un niet, vu son endettement vis-à-vis des établissements financiers qui est de l’ordre de 52,9 millions de dinars, et de l’existence d’un statut juridique. L’état de l’endettement de la cotonnière s’élève à 87,6 millions de dinars, lit-on dans le document adressé à la chefferie du gouvernement. S’agissant du volet social le groupe Texmaco, a promis de dégager une enveloppe de 7 milliards de centimes. Cette opération qui prendra fin le 31 août touchera 118 agents mis en retraite et 65 cas de départs volontaires.Le groupe a promis également de régulariser à partir de septembre une moyenne de 30 à 50 cas, mensuellement “le volet social doit être pris en charge d’une manière urgente par le propriétaire”, souligne M.Rahmani puisque, ajoute-il la négligence est à imputer au SGP qui n’a pas entamé les démarches administratives vis-à-vis de la CNR. Ce retard fait que pas moins de 497 agents se retrouvent payés par la CTO, alors qu’ils devaient être payés par la CNR.Parmi les conséquences directes de cette épineuse affaire, la suspension du secrétariat de la Fédération nationale des travailleurs de textiles et cuirs (FNTTC) le 17 août par la Centrale syndicale. Le secrétaire général de cette fédération, nous dit-on a cautionné la démarche du SGP au détriment des intérêts des travailleurs. Le directeur général démissionnaire a été quant à lui remplacé par un nouveau directeur M. Boudarène qui assurera la relève.“Tous les responsables doivent répondre de leur responsabilité”, a conclu le porte-parole de l’union de wilaya de l’UGTA. Des propos qui résument la détermination des travailleurs d’aller jusqu’au bout de leus revendications.
M. Aït Frawsen