Situation sécuritaire en Kabylie / Quelle stratégie contre la logique sanguinaire ?

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Six semaines ou presque après l’attaque-kamikaze perpétrée à Ammal, l’ex-GSPC récidive et frappe de la même manière, du côté d’Ath Aïssi, dans la commune de Beni Douala. Un islamiste au volant d’un véhicule léger, bourré d’explosifs a foncé hier, là aussi, sur, des gendarmes en faction, après qu’il eut tiré une rafale d’arme automatique. Bilan de l’acte ignoble : 1 mort et neuf blessés dont cinq gendarmes. Après Ammal où l’on dénombrait le 11 juin dernier cinq morts et une quinzaine de blessés, les sbires de Droukdel se sont attaqués, donc, à un autre village de Kabylie. Cette fois-ci encore comme ce fut le cas jusqu’au mois de septembre 2008, avec des attaques-suicide ayant endeuillé de nombreuses agglomérations d’Alger et de Kabylie. L’acte terroriste a pris ce caractère publicitaire. L’islamisme armé à travers l’ex-GSPC, veut montrer encore qu’il dispose de jeunes “djihadistes” prêts à jouer le rôle de bombe humaine. En même temps, cet islamisme-là s’illusionne qu’il peut toujours terroriser la population. L’expérience a, certes, démontré qu’après chaque attentat spectaculaire, les hordes sanguinaires se redéploient, à la moindre occasion, notamment en lisière des centres urbains, pour la planification d’opérations de racket et de rapts avec rançon. Les exemples sont légion particulièrement dans la wilaya de Boumerdès : deux entrepreneurs ont été successivement enlevés puis rançonnés en échange de leur libération, il y a trois mois, dans les localités de Baghlia et Si Mustapha, après que les commandos de l’ex-GSPC eurent planifié ici et là des attentats à l’explosif, ayant fait au total sept morts et 35 blessés. Mais de tels mécomptes ne sauraient nous faire oublier les exploits engrangés, régulièrement, par les forces combinées de sécurité. A Boumerdès et Tizi-Ouzou, pour ne citer que ces deux wilayas, pas moins d’une dizaine de réseaux islamistes ont été démantelés depuis fin 2008, a-t-on affirmé. S’y ajoutent la capture, cette année-là de cinq terroristes dont deux émirs, entre autres celui de Aïn El Hamra (Bordj Ménaiel). Les informations soutirées à ces sanguinaires ont permis de nettoyer différentes zones sensibles de l’est et du sud-est de la wilaya, avec un prolongement dans d’autres régions de Bouira et Tizi-Ouzou. Depuis mai dernier, pas moins de trente terroristes y ont été éliminés. Et les structures étatiques de sécurité peaufinent, qui plus est, leur stratégie contre ces méthodes diaboliques de l’ex-GSPC. Le dispositif de surveillance est renforcé dans certains quartiers, a-t-on expliqué non seulement pour démasquer les relais de l’islamisme armé mais aussi et surtout pour empêcher ceux-ci d’approcher ces malades, ces candidats au suicide, lesquels deviendront des bombes humaines, une fois dogmatisés.

Salim Haddou

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