Période estivale oblige, beaucoup de bus et de minibus ont, sans avertir, décidé de “servir” les… plages. Quelques bus vont même pousser leur destination jusqu’à Taberka, Tunis et Sousse. Il faut dire que ces destinations estivales sont plus lucratives (pour le transporteur, bien sûr) qu’agréable. “Tasekkurt, Timellalin», se frotterait-on les mains. Donc, content le transporteur ! Celui qui ne l’est pas, par contre, est forcément le voyageur, le commun des voyageurs, celui qui, bon gré mal gré doit marquer sa feuille de pointage à l’heurs. En temps “normal», le trajet Takerboust-Bouira (soit une quarantaine de kilomètres) est fait ni plus ou moins en 90 minutes de temps. C’est déjà beaucoup. Maintenant que les transporteurs sont alléchés par d’autres destinations, le trajet, et avec un peu de chance, ne peut se faire en moins de trois heures de temps. Le Takerbousti devant rejoindre son poste de travail, à Bouira est, d’abord, obligé de se lever plus tôt que d’habitude, ensuite attendre qu’un fourgon le “ramasse” jusqu’à M’chedallah. Là au niveau de la gare de l’ex.Maillot, le voyageur, et même en évoquant tous les saints des Imceddalen, n’a pas fini d’attendre que le fourgon… “remplisse”. Oui, le fourgon ou le minibus ne quitte la gare qu’une fois le plein fait, pas le plein de carburant, mais celui des voyageurs. Du coup, le Takerbousti ou le Cherfaoui devra prendre son mal en patience ; attendre le bon vouloir du transporteur peut prendre beaucoup de temps.
Et là l’on ne comprend pas pourquoi la réglementation appliquée au niveau des gares, notamment celle de Bouira, s’agissant des bus interwilayas, n’est pas appliquée pour les transporteurs locaux. En effet, la Direction des transports oblige les bus, du moins ceux desservant Alger, à marquer un arrêt ne dépassant guère les dix minutes. Ce qui fait que le bus en question quitte la gare avec ou sans passagers dans les délais réglementaires. Conséquence : le voyageur n’attend pas plus de dix minutes. Ce calvaire du voyageur takerbousti est plus ou moins vécu par les voyageurs d’autres localités de la wilaya. Mais les plus martyrisés restent, et de loin, les voyageurs des communes du sud de la wilaya.
B. D. B