Hier, le chef-lieu de la commune d’Aït Yahia Moussa a été le théâtre d’une vive tension. Avant-hier déjà un avis signé par un groupe de citoyens avait été placardé sur les murs de ce petit centre urbain, appelant à la fermeture de la mairie et de la RN25.
Le groupe de sympathisants revendique un septième siège au profit du FFS. « Rendez-nous notre septième siège, FFS », peut-on lire sur cette banderole accrochée sur le portail de la mairie. Hier donc, dès huit heures, un groupe de jeunes a tenté de fermer la mairie, mais d’autres citoyens venus se faire délivrer des pièces administratives s’y sont opposés : « Nous avons ras-le-bol de cette anarchie. Si les partisans de ce parti sont convaincus que ce siège leur revient de droit, ils n’ont qu’à suivre les voies légales. Nous ne voulons plus supporter de tels agissements », nous lance l’un d’entre eux. Même si la mairie n’a pas été fermée, les protestataires étaient encore là à midi. Et à l’arrivée du tête de liste FFS, des prises de parole ont été improvisées, d’autant plus que mardi est jour de marché et que par conséquent une foule commençait à se constituer. « Nous ne demandons que le septième siège qui nous revient de droit. Nous ne voulons d’ailleurs nous allier ni avec le FLN ni avec le RCD. L’essentiel est qu’on nous rétablisse dans notre droit », dira dans son intervention M. Kamour Amirouche, militant et membre du directoire de campagne du FFS. Et de poursuivre: « la justice a rejeté notre recours pour vice de forme. Pour nous, c’est une façon de nous barrer la route. Ce siège que nous revendiquons nous appartient car dans le PV communal, nous avons perdu vingt-trois voix et le RND en a perdu dix. C’est ce qui a donné trente-trois voix de plus au RCD pour avoir ce siège. Durant toutes les démarches que nous avons entreprises pour récupérer notre siège, nous n’avons rencontré que des entraves, que ce soit de la part de la commission communale ou de la part du tribunal administratif et la CWISEL ». M. Athmane Metrouh, tête de liste FFS, a abondé dans le même sens en pointant du doigt la justice. Pour en savoir plus, nous avons pris attache avec le maire installé dernièrement, M. Said Bougheda issu du RND : « Ils ont accepté de voter. Devant toute l’assistance et le chef de daïra, le dépouillement a fait ressortir que neuf voix étaient contre ma candidature. Si ces élus estiment qu’on les a spoliés d’un siège, je me demande pourquoi alors ils ont participé au vote qui, pour rappel, a consacré mon élection avec dix voix. Qu’ils nous laissent travailler !», nous a-t-il déclaré. Rappelons en effet que lors de l’élection du maire, qui s’est déroulée dans le calme, mercredi dernier, le candidat de la liste RND, seule liste à avoir obtenu plus de trente-cinq pour cent des suffrages, a récolté dix voix pour, alors que neuf furent contre. Quant aux élus qui ont voté tous les partis étaient présents: RND 8 élus, FFS 6, FLN 3 et RCD 2 élus.
Amar Ouramdane