Le lait en sachet continue de se raréfier et de faire l’actualité. Pour en trouver, à Aïn El Hammam, il faut se lever de bonne heure ou faire le pied de grue, en attendant l’arrivée du livreur. La tension palpable, durant les deux dernières semaines, semble s’accentuer en cette fin du mois de Juillet.
Le lait dit « de DBK » est indisponible, depuis trois jours. Ce qui accroît la pression sur le produit des laiteries privées qui ne peuvent, à elles seules, compenser le déficit et de ce fait, satisfaire la demande. Les revendeurs accusent les distributeurs de ne pas leur livrer les quantités commandées. « C’est au moment où la demande est importante qu’on réduit mon quota », se plaint un commerçant qui n’arrive plus à satisfaire « ne serait-ce que mes clients habituels. Les jours de livraison, parfois un sur deux, je suis contraint de mettre quelques bacs de côté », peste-t-il. Lors des arrivages, la totalité du lait réceptionné est épuisée, en un clin d’oeil. Cédant à la psychose de la pénurie, les clients présents, s’approvisionnent en grandes quantités qu’ils stockent au congélateur. Il ne reste plus aux retardataires que les produits chers. La brique, à soixante-dix dinars, n’attire que les plus nantis alors que le lait de vache, cédé à trente-cinq dinars le sachet, semble rebuter la clientèle qui le trouve, aussi, au dessus de ses moyens. Si les pouvoirs publics refusent de parler d’augmentation des prix du lait, ce qui est en soi, une bonne chose, ils devraient, en revanche, en assurer la disponibilité. Ce qui est de plus en plus aléatoire. En perdant le lait et le pain, un luxe qui semble s’éloigner des bourses de nombreux citoyens, une grande frange de nos compatriotes seront livrés à l’inanition.
A.O.T.
