Béjaïa : Les multiples couleurs de la saison estivale

Partager

La wilaya de Béjaïa, qui fait partie des plus belles régions d’Algérie, n’arrive pas à attirer un grand nombre d’estivants. Peut-être que c’est l’année des vaches maigres ! Même si la saison estivale a débuté depuis plus d’un mois, les estivants ne marquent qu’une timide présence dans la wilaya de Béjaïa.

Les années précédentes, dès l’avènement de la saison chaude, la capitale des Hammadites a accueilli des centaines de milliers de personnes, qui sont venues des 52 communes que compte la basse Kabylie, mais aussi des wilayas limitrophes (telles que Sétif, Jijel, Bordj Bou Arréridj, Bouira et Tizi-Ouzou), sans omettre les immigrés qui revenaient au bled chaque année. Cette année, les choses semblent ne pas fonctionner comme d’habitude. C’est une réalité qu’on peut constater dans la ville de Yemma Gouraya et dans la plus grande majorité des stations balnéaires. La fameuse place Gueydon, située dans l’ancienne ville, est très loin d’enregistrer « le grand afflux de l’été ». Quelques couples, des curieux, des vieillards et des riverains, sont les seules personnes qui sont attablées pour prendre des boissons ou des glaces sur la terrasse. Les habitués de cet endroit viennent durant toute l’année dans ce lieu de pèlerinage. Même les photographes qui étaient nombreux à travailler dans cette placette touristique ne sont plus au rendez-vous. Il n’y a qu’un seul photographe, qui peine à trouver des clients. « Cette année est la plus dure. Autrefois, même avec la rude concurrence, les gens se bousculaient pour prendre des photos. Durant tout l’été nous travaillons sans cesse. On se remplissait les poches au sens propre du terme. Actuellement, ce n’est guère le cas. Comme vous le voyez, je suis le seul dans le coin, mais j’arrive difficilement à gagner ma journée. La crise a touché tout le monde », nous dit le photographe « rescapé » de la mythique place publique, qui est l’un des plus beaux endroits de la région. Dans les stations balnéaires, la présence des estivants est vraiment minime. Par exemple, dans les plages du littoral est (Tichy, Aokas, Souk Thenine et Melbou), il n’y a que quelques familles et des jeunes éparpillés, par ci par là qui profitent de la chaleur pour se bronzer et savourer la baignade. Il suffit de passer, en voiture, par la route nationale N° 26 pour remarquer que « le monde fou » des plages béjaouies est absent cette année. Cette situation peut avoir de graves répercutions sur l’économie locale. Les petits commerçants de la région, que nous avons rencontrés, estiment que cette saison estivale est « un fiasco financier ».

Par ailleurs, les émigrés commencent à affluer dans la région. Une chose qui redynamisera, peut être, « le tourisme » dans la wilaya et sa région. Un tourisme qui va très mal, à l’instar des autres secteurs qui sont en marge, vu la crise multidimensionnelle qui freine le pays depuis des décennies.

Ali Remzi

Partager