Il est aujourd’hui impossible de suivre les prix des fruits et légumes. Quand le prix d’un produit baisse, l’autre flambe. Si aujourd’hui, le client paie le kilo de pomme de terre entre 25 et 35 dinars, ou encore un kilo d’oignon à 20 DA, il ne peut accepter que le kilo d’ail lui soit vendu à 500 dinars.
Qui de plus, ne pèse pas vraiment un kilo car il est cédé avec ses feuilles mortes et il n’est pas de bonne qualité à voir ses toutes petites gousses. « Pourtant, on parle beaucoup de l’aide aux agriculteurs.
Où va tout cet argent de l’Etat quand le citoyen ne se sent pas à l’aise? » s’interroge un client devant un petit fellah venu écouler les quelques kilos qu’il vient tout juste de récolter. Nombreux ceux qui nous ont dit que cela est dû principalement à une baisse de production de cet aliment.
« Cette année, l’ail a été touché par certaines maladies notamment durant les pluies de mai et juin. La récolte n’a pas été tout à fait bonne. Il suffit de voir le nombre de vendeurs le présentent pour le comprendre », nous confie un maraîcher de la localité de Boufhaima.
Alors que les marchands de fruits et légumes boudent ce produit car, disent-ils, ils ne l’écoulent pas assez vite que les autres. « Si vous avez 50 kilos d’ail, vous aurez placé 25 000 dinars que vous n’allez pas récupérer dans un an peut-être et ce sera une perte sèche », nous explique un marchand.
Il faut dire que les fruits et légumes commencent à flamber pour deux raisons; d’abord il y a une forte demande car c’est la période des fêtes; et puis c’est devenu une habitude à quelques jours du mois sacré du Ramadhan.
Pour avoir juste une idée sur les prix, nous avons fait une virée au niveau du marché des fruits et légumes de la ville: courgettes entre 30 et 50 DA, tomate entre 25 et 40 dinars; raisin jusqu’à cent cinquante dinars ; pastèque à vingt-cinq dinars le kilo, poivron à soixante dix dinars… Mais, ce qui flambe de jour en jour, c’est le poulet. Celui qu’on dit vidé a atteint les 300 DA, alors que le vif est à 250 DA.
Cette viande a subi une augmentation de 140 DA depuis le début du mois de juillet. Là aussi, les éleveurs évoquent la diminution de l’élevage en raison de la période des chaleurs. « A ce moment précis de l’année, les éleveurs n’investissent pas dans ce créneau, ils ont peur de pertes sèches en raison de la chaleur, car ils manquent tous de moyens pour sauver leurs poulaillers en cas de fortes canicules », nous a répondu l’un d’eux. Le mois de carême est à craindre quand on sait que la plupart des familles se rabattent sur les viandes blanches. Le même tempo est ressenti chez les poissonniers. La sardine est affichée jusqu’à 200 dinars, même lorsque le soleil est au zénith.
Amar Ouramdane