La Kabylie dans tous ses états

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Fêtes familiales, festivals, plages, mais aussi encombrements routiers, pénurie d’eau, coupures d’électricité…c’est en somme à ce rythme de vie qu’est soumise la wilaya de Tizi cet été.

La capitale du Djurdjura alterne le bon et le franchement moins bon dans sa cadence qu’elle s’est faite imprimée depuis le début de la saison estivale. La Kabylie respire, d’un côté la vie, la joie et le bonheur. D’un autre, les affres de l’anxiété sont criantes. Ce sont les deux visages qu’offre, en effet, la wilaya de Tizi Ouzou. Le tout dans un décor de désordre et de saleté. Son environnement pourri caractérisé notamment par la multiplication des décharges sauvages, est devenue une constante pour la “petite suisse”. Tizi connaît une animation particulière. Cette ambiance est la sienne, en fait, chaque année à la même période. Les fêtes familiales font partie, depuis des lustres, doit-on dire, des habitudes de la région. Ces fêtes ont imprimé une animation continuelle aux différents villages de la wilaya. Force et de constater que ces célébrations ont pris une cadence soutenue ces quelques derniers jours à tel point que la Kabylie ne dort plus sous les décibels des DJ. C’est que, explique-t-on, les familles sont tenues par le temps du fait que le Ramadan c’est dans quelques jours seulement. Ainsi, les cortèges et leurs “particularités” se font incessants.

La “fiesta», l’arbre qui cache la forêt

Les routes affichent complet, à longueur de journée et pendant toute la semaine. Cet état de chose envenime, on ne peut plus, la situation sur les différents tronçons routiers. Les encombrements déjà inévitables en temps normal, s’accentuent de plus belle. La circulation devient très difficile. Le bonheur fait le malheur des autres, comme le dira l’autre. C’est le cas en effet. La confusion atteint parfois sa confusion. Des accidents ne se comptent plus sur les doigts des deux mains, hélas. Malgré ce cauchemar, la Kabylie continue à vivre comme il se doit son “spécial été”. Un menu ou les festivals initiés par de différentes associations sont également incontournables. Le Festival de la danse folklorique, celui de la poterie de Mâatkas, du bijou d’Ath Yanni, du tapis d’Ath Hichem et de la poésie amazighe à Timizart, pour ne citer que ceux là injecte du sang neuf à ces régions et à toute la wilaya de Tizi-Ouzou qui reprend des couleurs en la circonstance.

Cela dit, la fiesta ne fait pas oublier le dur quotidien à la population. Des coupures d’électricité le manque d’eau potable, entre autres, calvaires qui ont fait sortir des habitants dans la rue dans de différentes communes. A Sidi Nâamane, à titre d’exemple, la population a fermé la route pour crier “sa soif”. La Haute-Ville de Tizi-Ouzou s’est également soulevée, il y a, à peine quelques jours pour exprimer sa colère contre l’état “poussiéreux” dans laquelle elle vit.

Plusieurs autres régions supportent mal également leurs cadres de vie. Qui y a de plus cauchemardesque que lorsqu’on vit sans eau et parfois sans électricité durant la saison des grandes chaleurs ? A Tizi-Ouzou, où l’argent de l’Etat arrive à flot et où des mégats projets sont annoncés à grandes pompes, on continue à vivre dans ces situations dignes des temps anciens. Pas moins de 22 mille familles vivant dans des bidonvilles, sans la moindre commodité sont recensées dans la wilaya. 18 mille autres familles à bas revenu sont également relevées à travers la wilaya. C’est dire que la misère fait encore des siennes en Kabylie.

Pour certains villageois, les vacances n’est qu’un vain concept. Les plages de la wilaya si elles font le plein, ces quelques derniers jours, caractérisée par une montée vertigineuse de la température, elles sont grâce à l’arrivée massive des immigrés et leurs euros. La population locale ne fait qu’admirer ces derniers. Heureusement pour elle, d’ailleurs qu’il y a les fêtes de mariage pour se marrer un tant soit peu, en attendant l’arrivée d’une nouvelle épreuve sociale, le Ramdan.

M. O. B.

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