L’APC de Chemini fait partie du nombre de ces assemblées dites bloquées. Dans cet entretien, et en exclusivité à la Dépêche de Kabylie, un élu municipal ose lever le voile sur cette situation qui embarasse le citoyen et jette le flou sur les rouages de la politique.
La Dépêche de Kabylie : Vous êtes un élu de l’APC (tête de liste Inemliyen). Pouvez-vous nous éclaircir la situation de blocage que subit la commune de Chemini ?
Mohand Arezki Bourdjil : Le P/APC actuel a toujours œuvré pour le dysfonctionnement de l’assemblée en choisisant d’êtreminoritaire. Notre liste avait la volonté d’œuvrer pour le bien de la commune en proposant au P/APC de prendre son colistier et de choisir un autre élu pour avoir la majorité hélas ! Il a préféré faire fuir son colistier, M. Bellout, en l’accusant publiquement d’être venu se servir. Ainsi, le P/APC a perdu la majorité et malgré cela, nous avons toujours délibéré. Personnellement, j’ai été destinataire d’un document attestant la condamnation juridique du P/APC, en sus d’un affichage public. Après avoir vérifié la véracité du document, nous avons inscrit à l’ordre du jour de la session de septembre 2008, l’examen de la situation juridique des élus qui a été adoptée à l’unanimité. Après débat, nous ( les élus) avons prononcé l’exclusion du P/APC conformément à l’article 33 du code communal qui stipule que tout élu qui tombe sous le coup d’une condamnation pénale, l’Assemblée a le droit de l’exclure et le wali constate par arrêté. Au moment où nous attendions l’application stricte de la loi, nous fumes surpris par un arrêté de substitution arbitraire.
Y a-t-il eu des tentatives de sortie de crise ?
D’abord, nous avons épuisé toutes les voies administratives et légitimes en interpellant à maintes reprises M. le wali, mais, en vain. A partir de ce moment, nous avons constitué un groupe avec les autres élus des APC bloquées à travers la wilaya, à savoir, Chemini, Tinebdar, Sidi Aïch, Toudja, Melbou, Ath M’likéche, Timezrit et Souk Oufella. Après de nombreuses marches, sit-in et meetings, le wali a procédé à l’exclusion du maire de Toudja alors qu’il était encore sous contrôle judiciaire. Le P/APC d’Ath M’likèche est exclu par la cour de Béjaïa, cependant, le P/APC de Chemini est maintenu malgré un jugement rendu par la Cour suprême.
Donc la population est prise en otage…
En effet, la population en souffre énormément du fait que l’administration ait usurpé le mandat des élus sensibles aux préoccupations des citoyens et par conséquent, nous les avons mis à l’écart et marginalisés, nous nous pouvons plus parlementer et défendre les intérêts de ceux qui nous ont mandatés. En fin, je tiens à informer qu’une réunion des élus des APC bloquées aura lieu sous peu à Béjaïa où l’on envisage de mener une action de grande envergure.
T. D
