Deux morts et une douzaine de blessés dont certains gravement, en moins de deux semaines, en Kabylie. La liste macabre s’est allongée, depuis le 25 juillet dernier, avec l’attentat-suicide ayant eu pour théâtre Beni Aïssi, l’attentat à l’explosif à Mizrana et la plus récente résurgence de l’islamisme à Baghlia, où le maire Idir Mohamed a été assassiné. Les localités, une nouvelle fois endeuillées, dépendent des deux wilayas limitrophes de Tizi-Ouzou et Boumerdès, pourtant constamment soumises à une forte pression, des forces combinées de sécurité. La multiplication des ratissages globalement fructueux, avec pour l’exemple cette vingtaine d’autres terroristes neutralisés, en moins de dix semaines, toujours en Kabylie, illustre en même temps, le fait que l’heure de l’éradication totale des hordes sanguinaires n’est guère proche. En Kabylie, longtemps considéré comme la zone II de l’ex-GSPC, celles-ci sortent toujours les anciennes appellations d’El Ansar, El Arkam, El Farouk et En Nour. Ces deux dernières katibet et fortement mises en déroute entre 2003 et 2007, tentent de recoller leurs morceaux. Les deux autres phalanges islamistes, sévissant surtout, à la limite de Béjaïa, à l’est de Boumerdès et sa périphérie, ont été elles aussi constamment ébranlées, d’autant qu’elles ont perdu, depuis 2006, leurs principaux chefs, entre autres Youcef Khelifi, Hamid Saâdaoui (alias Abu El Haythem, Moha Jack et Abu Temmime). Mais de telles pertes furent, en même temps, compensées par le recrutement d’autres jeunes. Pis encore, il y eut parmi ces nouvelles recrues, des candidats à la planification d’attentat-suicide, avec pour exemple cette série de bombes humaines ayant jalonné les années 2007 et 2008, dans la banlieue Est d’Alger, à Bouira et Tizi-Ouzou. La vigilance est strictement recommandée pas seulement à l’approche du Ramadan, face à ces hordes islamistes qui ont ce point commun racket à outrance des villageois à la moindre occasion pour d’éventuels achats d’armes et le renforcement de leurs rangs pour inscrire leur djihad dans la durée.
Salim Haddou