Mâtkas Société / Ramadan, Aïd, rentrées sociale et scolaire au menu

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C’est un véritable parcours du combattant qui attend les pauvres citoyens de Maâtkas comme d’ailleurs tous les pauvres diables de la nation.

Si les citoyens se plaignent à longueur d’année de la cherté et de l’instabilité du marché à l’occasion de Ramadhan, de l’Aïd et de la rentrée scolaire qui arrivent qui se suivront, cette année, les craintes de ne pouvoir faire face à ces trois rendez-vous successifs est visible chez la majorité de ceux que nous avons approchés.

Ce quinquagénaire, fonctionnaire de son état que nous avons rencontré au marché de Souk El Tenine notera : « la cherté s’installe déjà dès l’arrivée du mois de la rahma, les prix commencent à s’envoler, les barons de la spéculation vont nous achever cette fois.

Ramadan, l’Aïd et puis la rentrée scolaire vont nous déplumer vifs. Nos maigres salaires ne pourront pas suffire. L’endettement sera notre unique salut ». Plusieurs autres citoyens dans les différents villages de la daïra de Maâtkas ont tenu les mêmes propos et ont affiché les mêmes craintes. A l’image de ammi Ali : « Je ne vous cacherai pas que je touche deux pensions de retraite, 200 euros pour avoir travaillé 14 années en France et 5400 DA de la caisse algérienne de retraite.

En somme j’ai de quoi vivre à l’aise avec mon épouse, mais comme mes enfants sont au chômage, il faut partager avec eux, inutile de préciser que nous ne faisons que vivoter. Cette année ce sera particulièrement difficile car après Ramadan et la fête de l’Aïd s’ensuivra la rentrée scolaire et il faut assurer la rentrée de mes petits-fils.

Si les fonctionnaires, les ouvriers et les retraités se serrent la ceinture, que diront alors les Handicapés, les employés de l’IAIG et du pré emploi ?

Les damnés de la terre

Ils sont nombreux à Maâtkas ceux qui travaillent pour seulement 3000 DA mensuel. On les trouve dans les APC, les écoles, la voierie et les différentes administrations. Certains sont là depuis plusieurs années. Ils se contentent de 3000 DA par mois. Leur espoir d’être un jour titularisé fait l’effet de l’appât qui les maintient en place. Cette dame de Maâtkas, une veuve en charge de quatre enfants fulminera « je n’ai pas le choix, il vaut mieux 3000 DA que rien du tout. Nous vivons au jour le jour, des fois on mange et d’autres non. Mais il y a tout de même des âmes charitables. Pour nous, ramadhan ce n’est pas un problème, nous avons pris l’habitude. » Des centaines de familles sont dans ce cas à Maâtkas. L’état est invité à se pencher sur la situation de cette frange de notre société. Les personnes âgées, les handicapés, les bénéficiaires au filet social et ceux du pré emploi, sans oublier les chômeurs peinent à trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Ne les oublions pas, ce sont des Algériens à part entière.

Hocine Taïb

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