Chaque village possède un ou plusieurs cimetières qu’il prend en charge, par ses propres moyens, sans une quelconque aide de l’Etat.
Ce sont les habitants qui, par des actions de volontariat ou des cotisations, procèdent au désherbage des lieux et à l’entretien des tombes. Chaque famille veille au repos de ses disparus.
Si les cimetières musulmans sont, tant bien que mal, entretenus, ceux ayant appartenu aux chrétiens, sont quasiment abandonnés.
La région de Taourirt et Ouaghzen, deux localités de la commune d’Aïn El Hammam, où des Pères blancs et des sœurs blanches se sont installés pendant des décennies, a, jusqu’à un passé récent, abrité de nombreux chrétiens.
Leur population était si importante, à une certaine époque, que la création de leurs propres cimetières était devenue inévitable.
Si celui de Aïn El Hammam ville a été délocalisé ou plutôt détruit, pour récupérer le site, ceux d’Ouaghzen et d’Ahechad, se trouvent dans un total état d’abandon.
Pire encore, à Ouaghzen, il est difficile de distinguer les tombes dont les pierres ont été saccagées, au milieu des ordures alors que Thimeqbart Ouroumi, à une centaine de mètres de l’actuel hôpital de Aïn El Hammam, est recouvert de ronces et de toutes sortes d’arbustes sauvages.
Encastré entre une habitation d’un côté des propriétés privées de l’autre, il ne possède d’accès que sur la RN71.
Cependant, rien n’indique que derrière tout ce maquis, se cachent des dizaines de tombes.
D’ailleurs, peu de gens connaissent l’existence des lieux puisque depuis le départ des sœurs blanches en 1970, personne n’a jamais daigné le nettoyer.
Les tombes ou plutôt les morts méritent plus de respect, quelle que soit leur religion.
A.O.T.
