C’est à croire que certaines denrées ne sont consommées qu’à la faveur du mois sacré.
Contrairement aux derniers mois, le marché hebdomadaire qui se tient chaque mardi, était noir de monde à la veille du mois de carême.
Sans trop s’attarder sur les prix affichés, les clients remplissent de grands couffins de légumes, de fruits et autres, sans omettre les herbes aromatiques et les épices bien qu’entreposées au vent et à la poussière.
Même si la plupart des prix des produits ont grimpé en ce début de ramadhan, la palme revient aux haricots verts, à cent vingt dinars le kilo et surtout à l’ail, à six cents dinars.
Un seuil jamais atteint jusqu’à maintenant. Ce qui n’empêche pas les acheteurs d’en demander, même si c’est en petite quantité espérant une baisse prochaine du prix.
En ville, la même fièvre est perceptible dans le va-et-vient des pères de familles « butinant » d’un magasin à un autre. La tendance est aux produits de circonstance.
Le mois de carême nécessite des sacrifices, alors, on ne lésine pas pour que la table soit à la hauteur de l’événement.
Les commerçants d’occasion, tout autant que les sédentaires, savent que c’est le moment d’engranger des dividendes et se sont préparés en conséquence.
Les feuilles de dioul qu’on arrive difficilement à dénicher, durant onze mois, refont leur apparition, comme par enchantement, accrochées à toutes les devantures. La plupart des épiceries étalent des raisins secs et des pruneaux dont les prix sont loin d’être attractifs. Voilà de toutes manières, au moins, un fruit dont les gens de chez nous ne sont pas très friands. Par ailleurs, les ingrédients entrant dans la fabrication des pâtisseries ne sont pas en reste. Ce sont surtout les ménagères qui prennent d’assaut les magasins de produits de pâtisserie. On fait provision de tout pour aborder les premiers jours de carême, sans surprise.
La suite, c’est le marché qui en décidera. Même si la demande semble supérieure à l’offre, rien n’indique que la tendance ne changera pas, durant les prochains jours.
A.O.T
