Tout voyageur, qui transite par le terrain vague honteusement appelé arrêt de bus, situé à la sortie nord de la ville de M’chedallah, en bordure de la RN 30 qui assure la desserte entre M’chedallah et l’ensemble des villages de la commune de Saharidj, dont la majorité sont implantés en haute montagne, aurait remarqué des femmes, enfants et vieillards assis par terre, suffocant et haletant, et directement exposés aux dards du soleil au cœur de la journée en l’absence de “l’ombre”… D’une ombre ou d’un abri quelconque pour se protéger.
Ces citoyens qui ressemblent à des bagnards de l’antique Cirta sont des voyageurs du village Ath Illithen qui attendent patiemment la…
“Fin de la sieste” des transporteurs de voyageurs qui assurent cette ligne, lesquels marquent une pause entre 11 et 15 heures en raison, disent-ils, de la canicule, et aussi pour préserver leur matériel.
Ces villageois, obligés de se déplacer pour un motif quelconque sont exposés à un soleil de plomb.
Quand celui-ci est au Zénith, nul ne peut rester insensible face à la résignation de ces malheureux livrés aux affres d’un climat loin d’être doux et le dictât de ces transporteurs qui n’en font qu’à leurs têtes en l’absence d’un suivi ou contrôle de cette activité dans cette région.
Le seul suivi qui peut être évoqué est le fait de faciliter la tâche au maximum à ces transporteurs allant même jusqu’à fermer les yeux sur ceux exerçant sans autorisation, seule parade trouvée pour absorber le déficit en transporteurs de voyageurs et de permettre une “activité parallèle” dans ce créneau. Ce qui aurait pu adoucir légèrement les conditions inhumaines auxquelles sont soumis les voyageurs à destination d’Ath Illithen, ce qui est malheureusement loin d’être le cas en plus de cette longue attente obligatoire au niveau de l’arrêt.
Il faut ajouter l’état de dégradation visible à l’œil nu des fourgons : la saleté la surcharge et les prix qui varient entre 25 et 30 DA, soit entre 50 et 60 DA, l’aller-retour, le tout couronné par une route étroite en lacet et constituée de pentes à 90° sur 3 km environ, plus précisément le tronçon allant de la RN 30 à proximité du village Ath Hamadh jusqu’au village Ath Illathen.
Le même constat est valable aussi en hiver quand ces malheureux montagnards grelottaient de froid durant des heures au niveau du même arrêt guettant l’arrivée d’un fourgon. Cet arrêt est sans aucun doute le dernier au niveau de la wilaya de Bouira où se produisent encore des bousculades à chaque arrivée de bus, des scènes qu’on croyait à jamais révolues en 2010.
Oulaïd Soualah
