Plus de 24 mille personnes sans eau potable depuis la semaine écoulée, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Il s’agit de la population de la commune d’Aït Aïssa Mimoun et une partie du village Timizart Loghbar, relevant administrativement de la municipalité du chef-lieu de la wilaya.
Cet état de chose est dû,; selon l’Algérienne des Eaux à la fermeture de deux stations de pompage. Une fermeture dictée par leurs dégradations causées par l’opération du pillage du sable, qui se fait à grande échelle le long du Oued Sébaou.
L’ADE de Tizi-Ouzou tire la sonnette d’alarme sur la détérioration écologique, qui devient de plus en plus menaçante sur la santé publique. Le pillage de sable en est la principale cause de cet état des lieux, selon l’ADE.
Il est vrai, en effet, que l’Oued Sébaou, qui alimente en eau potable un pourcentage assez conséquent des habitations de la wilaya de Tizi-Ouzou, se trouve en proie à une défiguration énorme, étant à la merci des pilleurs de sable qui ne reculent décidemment devant rien. Dernière “performance” : ceux-ci viennent de toucher “sérieusement” à deux ouvrages relatifs à la distribution de l’eau.
Il s’agit de deux stations de pompage qui ont été par conséquence, fermées. Elles sont situées, en fait, à la hauteur du lieudit Pont de Bougie, à la sortie Ouest de la ville des Genêts ; sur le chemin menant vers Tigzirt. Par ailleurs, l’Algérienne des Eaux a fait constater dans son communiqué que même le réseau de distribution n’a pas a été épargné puisque des conduites ont été également touchées.
Ceci dit, la population locale en paye les conséquences. En effet, les foyers de la commune d’Aït Aïssa Mimoun ainsi que le village Timizart Loghbar, abritant pas moins de 24 mille âmes sont sans eau potable depuis déjà plusieurs jours. C’est le pire calvaire, doit-on dire, auquel on peut être confronté en cette période de l’année. La chaleur et le mois de carême faisant déjà subir des misères à la population. Actuellement, les agents des services concernés tentent de réparer les pannes et rendre la souffrance des habitants plus courte. Criant au scandale, l’ADE fait entendre qu’elle craint le pire à ce rythme où vont les choses. Les nappes sont sérieusement endommagées, l’eau du oued risque, en effet, de disparaître complètement dans un proche avenir. Il est vrai que les pouvoirs publics doivent bouger le petit doigt pour sauver le “soldat” Sébaou du pourrissement. Lui qui résiste mal à toutes ces tentations humaines qui semblent trouver un malin plaisir dans son achèvement. En plus, son lit, signalons-le, est devenu par la force des choses un dépotoir où les chiens et chats errants trouvent absolument leurs comptes. L’oued est à l’agonie au su et au vu de tout le monde. Pourtant des mesures rigoureuses ont été entreprises interdisant la pratique de l’extraction du sable au niveau du Oued Sébaou. Ce n’était décidemment qu’un coup d’épée dans l’eau puisque quelques années après cette interdiction, le pillage continue à se faire comme si de rien n’était.
M. O. B.
