Béjaïa : Les derniers estivants

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Ils sont pratiquement les seuls touristes à encore profiter de la mer en ce mois sacré de Ramadan. Ils sont venus du Sud du pays, plus précisément de la wilaya d’Ouargla et entendent passer la première semaine de ce mois sacré dans la région.

Il s’agit des enfants de la colonie de vacances du secteur de la Jeunesse et des sports de la wilaya de Ouargla, au nombre de 175, encadrés par une trentaine de membres d’une équipe pédagogique, en majorité constituée d’éléments venus aussi de la même région.

« Nous sommes à notre seconde session laquelle se terminera ce week-end et nous n’avons que des moniteurs du Sud car ceux de la région bejaouie sont partis juste après la première session « , dira Imaad Bendelali, directeur du centre de vacances implanté au lycée Chabane Amar d’Aokas.

Selon ce dernier, les quelques moniteurs de la région qui faisaient partie de l’encadrement ont préféré arrêter dès la fin de la première session car il était inconcevable pour eux de passer le Ramadan en dehors de chez soi, ce qui n’est pas le cas pour le personnel de service, issu de la région, qui continue à travailler.

Exceptionnellement pour le mois de Ramadan, le programme de la journée a été modifié pour porter l’heure de réveil à huit heures pour l’encadrement et une demi-heure plus tard pour les enfants. Deux autres points ont été aussi modifiés, à savoir la durée de la sieste qui a été portée à trois heures et l’heure de début de la veillée qui a été fixée après la prière des  » Tarawih « .

Le directeur du centre qui n’est autre qu’un cadre du secteur de la jeunesse et des sports, cumulant plus d’un demi siècle d’ancienneté dans les centres de vacances à travers plusieurs régions d’Algérie, ne trouve aucune difficulté dans la gestion du centre de vacances en période de Ramadan du moment que tout le monde y met du sien et d’ailleurs il remerciera l’ensemble des autorités de la région pour leur aide et surtout le coordinateur principal des centres de vacances et de loisirs de la wilaya de Ouargla pour son assistance. Concernant leurs journées, les enfants les passent comme à l’accoutumée tout en respectant, bien sûr, les modifications apportées au programme quotidien.

C’est ainsi donc qu’ils se rendent à la mer pour se baigner dès dix heures du matin pour ne revenir qu’aux environs de midi. Alors que certaines voix remettent en cause la baignade durant le mois de Ramadan, les enfants et moniteurs de ce centre de vacances n’y voient aucun inconvénient. Ils sont d’ailleurs plus d’une trentaine à jeûner car considérés comme adolescents, dépassant les douze ans. « Je me baigne et je jeûne. Je suis bien ici et je voudrais bien rester jusqu’à la fin du mois de Ramadan d’autant plus que je suis bien pris en charge et que je n’aurais pas à faire les courses comme cela aurait été le cas si j’étais chez moi, » dira Hassen Islam, jeune Ouargli au teint très clair, pour lequel passer le mois de Ramadan en bord de mer avec un climat clément comparativement à celui du Sud, est la meilleure des choses qui puissent lui arriver.

Hassen Islam et ses copains sont scindés en deux sous camps dont l’un prépare la soirée en ateliers ceci après le goûter, prévu juste après la sieste et l’autre fait une sortie en ville ou encore pour aller visiter les sites de la région comme cela a été le cas le jour de notre passage durant lequel une partie des élèves est partie visiter Kherrata et son musée du Moudjahid. Le Ramadan ne perturbe en rien les préparatifs de la veillée musicale ou encore les promenades et les encadreurs maîtrisent parfaitement la situation.  » Je n’ai aucune difficulté avec les enfants malgré que quelques uns font le carême. Il y a eu une sorte de relâchement le premier jour puis les choses se sont redressées d’elles- mêmes, » dira pour sa part Sabrina, monitrice du centre et artiste de son état.L’ensemble des élèves et du personnel semble particulièrement charmé d’être en bord de mer en cette période ramadhanesque.

A. Gana

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