Les Kasma du FLN répondent à Saïd Sadi : “Les villages de Feraoun et Béni Djellil ne sont pas des traîtres”

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Saïd Sadi est dans le collimateur des Kasma FLN de Feraoun et Béni Djellil, communes des hauteurs Sud de la Soummam et de l’ex-zone III de la wilaya III historique, qui viennent de rendre public un communiqué par lequel elles estiment “calomnieux” certaines propos contenus dans son dernier livre sur le colonel Amirouche.

L’auteur de Amirouche, une vie, deux morts, un testament est accusé d’avoir “mis gravement en cause (…) les populations de Feraoun et de Beni Djellil’’. Les rédacteurs de cette déclaration trouvent qu’à le suivre ces “villages sont ceux de traîtres, totalement inféodes aux autorités coloniales‘’.

Saïd Sadi avait notamment écrit que “la zone hésita longtemps à se déterminer, ce qui amena le pouvoir français à la choisir comme expérience pilote dans sa stratégie d’autodéfense qui consistait à armer les populations pour les dresser contre les Maquisards…’’

Le propos concerne globalement ce qui est communément appelé les “Nuits rouges de la Soummam” et le rôle joué par le commandant Si Hmimi dans ces sanglantes péripéties.

Les Kasma estiment que Saïd Sadi, ‘’comme pour régler un compte avec nos villages et enfoncer le clou, convoque, (pour la circonstance), l’officier dissident Benyahia pour lui faire dire que la désobéissance était motivée par des considérations sociologiques’’, et laisser entendre ainsi que ‘’les populations de Feraoun et Beni Djellil seraient des populations réfractaires, voire traîtresses à la cause nationale’’.

« En vertu de quoi et en qualité de qui le président du RCD se permet-il de porter des jugements sur nos villages, se croit-il tout permis pour jouer au justicier dans des affaires aussi sensibles ?’’, s’interrogent les responsables locaux de l’ex-parti unique.

Ils relèvent aussi des propos jugés contradictoires, quand Sadi écrit que les habitants de Feraoun et de Béni Djellil avaient des serviteurs avant le déclenchement de la révolution armée, tout en suggérant que ces mêmes populations rejetaient les ordres du commandant Si Hmimi, leur “ex-serviteurs’’, promu au grade de responsables de moudjahidine.

“Franchement, c’est du n’importe quoi, après avoir décrit nos populations comme des gens non affranchis des pesanteurs de la tradition (arriération), le voilà qui les présente comme des “seigneurs’’ entourés de serviteurs.

Visiblement touchés par un couteau remué dans une plaie vieille de 50 ans, les rédacteurs n’ont pas omis de rappeler à Saïd Sadi que leurs villages ont souffert, comme tout le reste du pays, des misères que leur a causé colonialisme, soldés par des martyrs et des séquelles portés par des moudjahidine.

Si la couleur de la polémique autour des écrits historiques de saïd sadi est annoncée à présent par les Kasma FLN des deux communes pilotées de surcroît par des APC à majorité RCD, l’on apprend de source crédible que les élus locaux avec leur P/APC s’apprêtent à une démission collective de la formation de Saïd Sadi, en guise de contestation contre certains propos jugés diffamatoires.

Nadir Touati

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