Rien ne va apparemment chez le vieux parti de l’opposition en Algérie. Le FFS en l’occurrence qui revit encore une fois au rythme de la crise interne qui terrasse ses profondeurs. Le mécontentement est partout au FFS, du militant de base qui ne comprend plus le mode de fonctionnement de son parti aux différents cadres à plusieurs échelles qui se trouvent tout simplement écartés d’un revers de main de la gestion politique aux élus locaux qui ont fait apparaître leur refus d’être réduit à des “mineurs politiques” incapable de produire une réflexion ou prendre une décision politique. L’illustration parfaite d’une telle cacophonie est la récente “désobéissance” d’une dizaine de présidents d’assemblées communales qui ont bravé l’instruction de Karim Tabou leur intimant le boycott de la rencontre avec la président de la République. “Je refuse d’être géré par fax, l’instruction relative au boycott de ladite rencontre a été prise unilatéralement par le premier secrétaire national du parti, il y a une arrière-pensée politique qui vise à faire de nous de simples exécutants, je refuse cet état de fait” nous indiquera un P/APC qui porte d’ailleurs les couleurs politique du FFS dans une importante localité à Tizi-Ouzou. Pour voir et constater cette dissidence qui se dessine, il suffit de dire que le nombre des P/APC ayant pris part à la rencontre de la Coupole est de huit, soit presque la moitié des APC qui président le FFS à Tizi-Ouzou, Tirmitine, Yatafene, Iboudraren, Akbil, Tadmaït, Draâ Ben Khedda, Souamaâ, en plus de Timizart dont le P/APC n’est autre que le vice-président de la commission nationale d’éthique, nommé par le président du parti, M. Aït Ahmed, lors du dernier congrès, en plus des communes de Si Mustapha et de Guenzet dans la wilaya de Sétif.
C’est dire que quelque chose vient de se casser entre la direction du FFS et ses élus. Un militant ironisera en disant que “les 29 P/APC du FFS à l’échelle nationale vont être sanctionés. Ceux qui ne sont pas partis le seront par la tutelle, ceux qui sont allés vont être sanctionnés par le parti, triste sont que celui de nos P/APC”
Cette crise qui prélude un bras de fer entre la direction nationale du FFS et les élus arrive à un moment où même la restructuration organique lancée, il y a longtemps peine à trouver un écho favorable chez la base militante du FFS.
Cette dernière bonde à présent les congrès de section qui se tiennent, selon nos sources, avec une dizaine de militants. Au milieu de cette crise latente, qui secoue le vieux parti de l’opposition, le mouvement de contestation enclenché par des militants qui s’opposent à Karim Tabou, n’est pas selon un de ses animateurs, près de s’estomper en si bon chemin. Une réunion de travail est annoncée pour aujourd’hui.
La rencontre aura lieu, selon nos sources, au niveau de la commune d’Iboudrarène, à quelque 35 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Cette rencontre aura, selon toute vraisemblance, à étudier les voies et moyens de redynamiser la contestation et de l’élargir pour construire une réelle alternative. Prendront part à cette rencontre plusieurs fédérations : Béjaïa, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Batna, Bouira et Alger.
Tayeb Laoui