Secteur du cuir et du textile toujours en crise / Vers une grève générale

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La rentrée sociale s’annonce d’ores et déjà perturbée. A l’instar des syndicats de l’Education nationale et ceux de l’Enseignement supérieur qui menacent de réinvestir le terrain de la protesta, à compter de septembre. Le secteur du textile et cuir, qui compte 15 000 salariés, brandit la menace d’une grève générale à la rentrée.

Selon le président de la fédération du textile et cuir, M. Takdjout, cette grève d’une journée sera suivie de rassemblements au niveau de la SGP et de la direction du groupe Texmaco. En effet, pas moins de 22 entreprises de textile réparties sur le territoire national risquent de mettre la clef sous le paillasson, en raison des difficultés d’approvisionnement en matière première, et l’instabilité managériale, qui hypothèquent l’avenir de ces entreprises du secteur.

“La contrefaçon touchant toutes les gammes de produits, ainsi que la concurrence déloyale du commerce informel, sont également les autres facteurs qui ont mis à genoux ce secteur», poursuit encore notre interlocuteur.

Le président de la fédération du textile et cuir, explique le recours à la grève par “le refus systématique des dirigeants du secteur, à leur tête la SGP, de dialoguer avec le partenaire social”.

Ainsi donc, la fédération du textile et cuir demande l’intervention du Premier ministre pour essayer de préserver ce secteur et d’éviter de mettre 15 000 travailleurs au chômage.

“La filière du textile risque d’être paralysée par une grève générale, au cas où les pouvoirs publics n’interviendraient pas pour désamorcer la crise que traversent les entreprises du groupe Texmaco», a tonné le président de la fédération en question. Ce syndicaliste estime qu’il “est quasiment impossible de continuer à travailler dans cette atmosphère de démobilisation et de suspicion, de règlement de comptes et de mépris envers les travailleurs et demandent le départ du président du groupe Texmaco dans les plus brefs délais”.

Notre interlocuteur appelle à cet effet au “changement de ces comportements et à l’ouverture d’un véritable dialogue serein au sein de la SGP avec le partenaire social et le comité de participation”. A noter, que la fédération des cuirs et textiles affilié à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) compte tenir une session extraordinaire juste après le mois de Ramadhan pour étudier la situation de plus d’une vingtaine d’entreprises qui risquent de fermer leurs portes à cause des difficultés d’approvisionnement rencontrées en matière première, depuis environ un mois. Selon la même source, “la date de cette grève générale sera arrêtée en marge de cette rencontre”. Selon les prévisions de ce syndicaliste, ces entreprises cesseront de travailler au bout de 25 jours, si elles ne sont pas approvisionnés la matière première d’ici là. Le président de cette fédération a indiqué que  » notre fédération espère enregistrer une volonté politique visant notamment la relance de ce secteur, et demande à ce que les règles de la concurrence soient rétablies.

Il convient de rappeler en outre, que ce secteur a subi depuis quelques années un véritable bouleversement de son tissu industriel, où le nombre de travailleurs est passé de 55 000 durant les années 1980 à moins de 20 000 actuellement.

Lemya Ouchenir

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