Malgré une bonne pluviométrie, les coupures d’eau persistent / L’eau n’est pas indispensable à la vie l’eau c’est la vie !

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L’eau qui coule des hauteurs du grand Djurdjura ne bénéficie pas à tous les habitants de la Kabylie.

Des villages ont, en effet, été privés d’eau durant plusieurs semaines ces derniers temps au grand désarroi des habitants.

L’ADE reconnaît que la défectuosité des conduites d’adduction et les branchements illicites sont les causes principales de cette pénurie.

Bien que le pays, bénéficiait d’une bonne pluviométrie ces dernières années, les barrages, les retenues d’eau, les forages existants et les usines de dessalement, ne répondent encore pas aux besoins de la population encore moins de l’agriculture.

L’Algérie accuse un retard dans ce domaine et Sellal, le ministre de l’Hydraulique, sait bien de quoi il parle quand il a lâché “Le stress hydrique persiste», lors de la mise en service du barrage MAO, dans l’Oranie. Un peu partout en Algérie, d’après la presse, des populations se plaignent de ne pas voir couler l’eau dans leurs robinets durant des semaines parfois. Et cela se passe en hiver.

La résolution du problème de l’eau, passe aussi par la réhabilitation des réseaux d’alimentation en eau potable. Datant, surtout pour les grands centres urbains, de l’époque coloniale, ils ne répondent plus aux besoins, par leur vétusté. Ce qui pose plus problème, c’est leur état de délabrement. Des milliers de mètres cubes d’eau, peut être plus, vont dans la nature chaque jour, à cause des fuites. Non seulement, il y a gaspillage malgré la pénurie, mais aussi les réparations, qui ne tiennent pas longtemps d’ailleurs, coûtent chères.

L’eau du barrage de Taksebt ne suffit pas

En Kabylie, les villageois continuent un demi-siècle après l’indépendance, à s’alimenter à l’ancienne. La plupart des sources et fontaines étant à secs ou polluées (décharges sauvages), il faut aller chercher le précieux liquide à des centaines de mètres plus loin parfois.

Le barrage Taksebt, près de Tizi Ouzou, ayant une capacité de retenue de 175 millions de m3 était l’espoir des habitants de la région. Mais comme celui-ci alimente la wilaya d’Alger et même une partie de la wilaya de Boumerdès, cela risque de ne pas être suffisant. Ce qui inquiète même les tizi ouziens, qui n’ont jamais souffert de problème d’eau.

En plus, le barrage, situé dans un site féerique, aux attraits touristiques et hydriques, commence à souffrir de la pollution. En période hivernale, la pluie charrie un tas de détritus, sachets, bidons et bouteilles en plastique. La beauté du site est altérée par des tas de déchets et des centaines de cannettes, qui s’amoncellent. L’inconscience de la population et la passivité des autorités font que les eaux qui s’infiltrent des ordures rejoignent inévitablement l’eau de source. Il est urgent que des décisions même coûteuses, soient prises. Quoi que cela coûtera, il apporte tant à la population et à l’agriculture, et pourrait apporter beaucoup au tourisme.

“Ce n’est pas l’eau qui manque, mais sa gestion qui fait défaut”

Les branchements illicites aggravent davantage la situation.

Au chef-lieu de la ville des Ath Douala, les citoyens rencontrés affichent leur satisfaction quant à la disponibilité de cette source de vie.

Dans la commune de Beni Aïssi, à la sortie nord de Beni Douala, les habitants du village de Tighzirt estiment qu’ils sont lésés. Ils accusent l’ADE de mauvaise gestion et de négligence devant les pannes et les fuites qui se déclarent tous les jours.

A l’extrême sud de la wilaya de Tizi Ouzou, que se soit à Assi Youcef, dans la daïra de Boghni, ou dans les villages de Draâ El Mizan et Tizi Gheniff, les réponses se ressemblent.  » Nous manquons d’eau depuis des années et toutes nos démarches auprès des services concernés de l’ADE et de l’hydraulique pour régler ce problème sont restées sans réponse « , s’accorde-t-on à dire dans ces régions déshéritées de la haute Kabylie.  » Ce n’est pas l’eau qui manque, mais sa gestion qui fait défaut « .

En définitive, pour que les citoyens aient de l’eau courante en permanence, la disponibilité de ce précieux liquide ne suffit pas si la gestion ne suit pas.

Ferhat Zafane

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