La déclaration du ministre de l’Education, dans laquelle, il a menacé les enseignants de licenciement après trois absences non justifiées, n’est pas tombée dans l’oreille du sourd.
Cette annonce a suscité le mécontentement de plus d’un. Effectivement, les décisions du ministre de tutelle n’ont pas laissé indifférents les syndicats autonomes activant dans le secteur. Bien évidemment, l’instruction émanant de Boubekeur Benbouzid n’a pas été la bienvenue pour les syndicats autonomes du secteur qui ont tenu à dénoncer les agissements de leur tutelle.
Le secrétaire général de l’Union nationale des professeurs de l’éducation et de la formation (Unpef) dira dans ce sens, que le ministre aurait dû rassurer les enseignants que les rappels 2009 seront versés avant l’Aïd El Fitr, au lieu de les menacer de licenciement après trois absences non justifiées. “Au lieu d’apporter des solutions concrètes aux revendications des enseignants, le ministre verse dans la provocation et les intimidations», a tonné Messaoud Amroui. Pour ce dernier “il n’y a aucune loi qui stipule le licenciement d’un enseignant après trois absences non justifiées”. Par cette décision, a-t-il regretté le ministre ne fait que jeter de l’huile sur le brasier.
Même son de cloche chez le porte-parole du Cla, Idir Achour, qui déplore le fait que “cette instruction tente de limiter les droits et les libertés syndicales”. Il a précisé que “le ministère de l’Education à travers ces décisions veut instaurer un climat de peur et de pression dans le but d’éviter d’éventuels mouvements de protestation durant la prochaine rentrée scolaire”.
En réponse à la déclaration du ministre dans laquelle, il a affirmé que “les revendications des enseignants et des surveillants ont été toutes satisfaites, notamment le régime indemnitaire ainsi que le statut particulier», M. Idir Achour fera remarquer que plusieurs dossiers restent, à ce jour, sans réponse, à savoir la revalorisation du point indiciaire, la médecine du travail et les œuvres sociales.
Pour sa part, le chargé de communication et de l’information du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) n’est pas aller avec le dos de la cuillère pour critiquer l’instruction du ministre, qu’il qualifie d’une “pure provocation”.
Celui-ci a dénoncé vigoureusement cette instruction, précisant que “la décision de licenciement après trois absences consécutives est une manière d’interdire les grèves dans les établissements scolaires”. “Au lieu de rétablir la stabilité dans le secteur et de régler les problèmes socioprofessionnels des enseignants, le ministre se confine toujours dans sa politique d’intimidations», a-t-il riposté.
Selon lui, “les absences sont punies par la loi, et ce n’est pas au ministre de l’Education de se substituer aux lois de la République”. “ La loi est très claire, le droit à la grève est garanti par la Constitution», a-t-il expliqué.
Lemya Ouchenir