M’chedallah Les forêts s’embrasent de nouveau : 9 foyers en 24 heures

Partager

L’enfer s’est déclenché de nouveau dans la région de la daira de M’chedallah avec une nouvelle série d’incendies qui ont pris le départ spontanément et…simultanément en cernant étroitement cette région de toutes parts. Le signal de départ a été donné par un immense brasier sur les hauteurs de Saharidj à Iwakouren ce jeudi passé.

A la tombée de la nuit, cet incendie a pris des contours spectaculaires étant survenu sur des hauteurs dominantes ; il a illuminé durant toute la nuit du jeudi à vendredi la vallée de M’chedallah créant des paysages fantastiques et fantomatiques. Ce n’est qu’au petit matin grâce aux pompiers épaulés par les forestiers et des bénévoles qu’il a été maîtrisé après avoir léché d’importantes superficies végétales. Vingt-quatre heures plus tard d’autres incendies non moins spectaculaires se sont déclarés au niveau de l’immense forêt du lieudit Tizi Gueghrane située entre le village Assif Assemadh commune de M’chedallah et s’est étirée sur approximativement 4 km pour atteindre la périphérie du village Ath Hemmadh dans la commune de Saharidj.

En parallèle, deux autres incendies se sont déclenchés dans la commune d’Ahnif, le premier au niveau du lieu dénommé Thiverjets (forteresse), le second dans le maquis de Thamelahth.

La commune d’Aghbalou ne sera pas épargnée non plus avec le départ d’un foyer à Aïn Zebda, un incendie qui a rapidement pris de l’ampleur poussé par des vents forts et dominants tandis que des colonnes de fumée qui signalent un autre incendie montent de l’autre versant du col de Thirourdha aux alentours d’Azrou N’Thour relevant de la circonscription de Aïn El Hammam wilaya de Tizi Ouzou.

Subitement, un autre foyer s’est manifesté à proximité du lieudit Avaâli, à cheval sur la commune de Saharidj et celle de M’chedallah et celui de Tizi Gueghrane.

Ce sont deux authentiques pépinières naturelles de pin d’Alep composées de milliers de pieds d’arbustes âgés entre 15 et 25 ans qui sont partis en fumée, causant un désastre écologique sans précédent, en plus de plonger toute la région dans une infernale fournaise au point où toutes les rues des villes et villages prises en sandwich en plein centre de ces importants brasiers ont été désertés. La suffocante chaleur rendant tout déplacement ou activité impossible durant toute l’après-midi du samedi

Ce n’est qu’après le ftour après, la nuit ramène une légère fraîcheur en ce mois d’août que ces rues ont recommencé à reprendre avec l’animation du Ramadan, les citoyens se regroupent sur les places publiques et les terrasses des cafés pour commenter cette subite colère des éléments naturels qui s’est abattue sans crier gare comme une malédiction sur la région et surtout évoquer les affres de la soif provoquée par une température qui frôlait les 45°C à cause de cette multitude d’incendies durant les dernières heures de la journée avant l’Adhan qui semblaient pour l’ensemble des jeûneurs durer une éternité ; certains n’ont pas hésité à avouer n’avoir pas pu résister à la soif et qu’ils ont rompu le jeûne aux dernières heures qui précèdent l’Adhan et qu’ils leur était impossible de mener à terme cette journée de jeûne.

Que penser alors de ces malheureux sapeurs pompiers et les forestiers qui étaient aux premiers rangs pour combattre les flammes ? Les quelques agents qu’on a rencontrés avaient le visage complètement roussi pour ne pas dire rôti. Les éléments de ces deux corps étaient épuisés et à bout de force pour avoir crconscrit le feu sur plusieurs fronts durant 24 heures le ventre creux et le gosier sec.

Avec cette nouvelle série d’incendies, par le feu les derniers poches du tissu végétal épargnées jusque là ont été achevées et réduites en cendres. Le moins que l’on puisse dire est que l’écosystème à M’chedallah est sinistré dans le sens le plus sinistre du terme.

A la place du paradisiaque panorama fait de verdure luxuriante succède un décor d’apocalypse, un paysage cauchemardesque avec en plus un espoir plutôt mince de voir ces forêts se régénérer un jour, les plantes n’étant pas arrivées à l’âge de produire des semences pour avoir été déjà ravagées par le feu. Dans un passé récent, les légendaires forêts de jadis de M’chedallah qui lui ont valu le surnom de tribu verte “l’Aarch Azeggzaou” risquent fort de n’être plus qu’un vieux souvenir. L’Aarch Akourane au figuré comme au propre serait désormais le qualificatif le plus approprié pour le désigner à l’avenir

Oulaid Soualah

Partager