Il y a 47 ans, le Commandant Si Lakhdar tombait au champ d’honneur

Partager

Le 5 mars dernier au douar Zenine, là, où une stèle fut errigée en hommage aux sacrifices consentis par nos valeureux combattants pour que vive l’Algérie libre et indépendante, que les compagnons, frères d’armes ainsi que, parents et des responsables civils et militaires se donnent régulièrement à cette date, rendez-vous sur ce haut lieu de bravoure pour se remémorer le sacrifice de ce courageux fils de l’Algérie, qui est le commandant Si Lakhdar.Le commandant Si Lakhdar, de son vrai nom Mokrane Saïd est né à Guergour petite contrée située à l’ouest dans la commune de Lakhdaria (ex-Palestro) Issu d’une famille pauvre, il grandit dans cette région où il fait ses études dans la seule école primaire de la contrée et apprit par la même occasion le dur métier de maçon, au centre professionnel de la ville.Très jeune, et dès le déclenchement de la lutte armée, il fut contacté par le Front de libération nationale, pour être chargé et ce, début 1955 de l’organisation armée des maquis, dans la région de Palestro -Aïn Bessem.Très tôt, il devint le premier responsable politico-militaire. Rejoint peu de temps après, à la fin du printemps 1955, par Ali Khodja qui venait de déserter les rangs de l’armée française, Si Lakhdar en fit un ami inséparable un compagnon de lutte et un frère.Tous deux, ils réussirent à mettre sur pied, de puissants commandos, dont la valeur, leur discipline, le courage avaient soulevé l’admiration de l’ennemi lui-même et semé la panique au sein de ses troupes.

Désormais, en sa qualité de chef militaire de la wilaya et sous la direction clairvoyante de Si M’hamed, le Cdt Si Lakhdar, s’employa avec ardeur et sans jamais se lasser à un vaste travail de formation d’organisation et d’actions dont l’objectif était la structuration et l’adaptation des structures de l’ALN aux fonctions de l’évolution de la lutte armée et l’intensification des actions militaires contre l’occupant. Ainsi, au cours de cette période, chaque secteur était doté d’une section, chaque région d’une katiba et les zones de commando, pouvant se regrouper en bataillons fort de 400 à 500 djounouds, formés et équipés d’armes modernes, pour la plupart récupérés sur l’ennemi.

Suite aux coups répétés des moudjahidine, sous la direction éclairée des frères Si Lakhdar et Si Ali Khodja, toute la région Est d’Alger fut embrasée et ce, malgré de nombreux renforts que l’armée coloniale avait dépêché sur les lieux.Allant de Khemis El Khechna à Bouira et de Fort de l’Eau à Tablat, l’ennemi essuyait défaite sur défaite.Oued-El-Maleh, Bouguoudene, Sakamody, la côte 616, Bouzegza, Zberbar, Laperrine, Palestro, Bouskène et d’autres noms encore restés liés, à jamais celui de Lakhdaria.Partout, dans les djebels, comme dans les plaines, Si Lakhdari faisait la démonstration de son génie de la guérilla, de son courage devenu légendaire, de son aptitude à s’adapter et à adapter les différentes tactiques de combat ainsi que de son ascendant auprès de ses djounouds et des populations. Ses qualités de meneur d’hommes, d’organisateur, donnant toujours et en toutes occasions le meilleur exemple, lui valurent d’être nommé en octobre 1956, peu après la tombée au champ d’honneur de, Ali Khodja, à Fort de l’Eau, comme capitaine chef de la zone I de la wilaya IV comme, il fut appelé début 1957 au conseil de la wilaya en tant que commandant militaire adjoint au colonel Si M’hamed.Désormais, en sa qualité de chef militaire de la wilaya et sous la direction clairvoyante de Si M’hamed, le Cdt Si Lakhdar, s’employa avec ardeur et sans jamais se lasser à un vaste travail de formation d’organisation et d’actions dont l’objectif était la structuration et l’adaptation des structures de l’ALN aux fonctions de l’évolution de la lutte armée et l’intensification des actions militaires contre l’occupant. Ainsi, au cours de cette période, chaque secteur était doté d’une section, chaque région d’une katiba et les zones de commando, pouvant se regrouper en bataillons fort de 400 à 500 djounoud, formés et équipés d’armes modernes, pour la plupart récupérés sur l’ennemi.Mais pour Si Lakhdar la formation politico-militaire du moudjahid, sa maturité et sa foi sont les facteurs déterminants. “Mettez” disait-il “une mitrailleuse de 38” entre les mains d’un djoundi qui n’a pas de foi, il perdrait son arme sûrement… Donnez un fusil de chasse à un djoundi qui sait s’en servir et qui croit en la justesse de son combat, il vous fera des miracles ». Ainsi, à l’initiative de Si Lakhdar, un guide militaire “de la guerre à la guérilla” a été rédigé et largement diffusé à travers les unités de la wilaya et où les djounoud trouvaient en détail, la stratégie de notre lutte armée, les principes et techniques de la guérilla et les consignes à suivre. Et partout, en wilaya IV, de l’Ouarsenis à Palestro et de la Mitidja à Ksar El Boukhari, l’ALN sous le commandement de Si Lakhdar, remportait des victoires retentissantes, aux portes même de la capitale, Alger.

Après un repli de quelques kilomètres vers Ouled Zenine, avec leur commandant blessé, transporté par deux djoundis, celui-ci ne pouvant supporter, succomba à ses blessures et fut enterré sur les lieux du combat. Au douar Ouled Zenine, une stèle fut érigée en hommage à tous ceux qui se sont sacrifiés, tombés au champ d’honneur pour que vive l’Algérie, libre et indépendante.Aujourd’hui, Lakhdaria (ex Palestro), chef lieu de commune et de daira, dans la wilaya de Bouira, porte son nom.

Réagissant aux coups sévères, portés à son armée, l’ennemi concentre d‘importantes troupes, quadrille les régions et utilise une répression aveugle contre les populations civiles, sans défense ainsi que les bombardements massifs, les ratissages et les incendies de fôrets avec l’utilisation du napalm, interdit par la convention de Genève.Dans la nuit du 4 au 5 mars 1958, se trouvant avec le commando Ali Khodja et deux sections de la katiba “zoubeiria” au djebel Belgroune lorsque les guetteurs l’avertirent de l’arrivée d’importantes colonnes de véhicules militaires ennemis, qui convergeaient vers eux à partir de Tablat, Bouskène, Sour-El-Ghozlane (Aumale) et de Bir Ghbalou et avant même le lever du jour, l’encerclement était total.Des milliers de soldats français montaient à l’assaut du djebel. L’accrochage était inévitable. Le premier choc a été terrible pour les soldats des premières lignes, plusieurs dizaines de morts furent relevés. Pour éviter de plus grandes pertes, face à ces moudjahidine désirant rendre chèrement leur vie, l’armée française fit intervenir son aviation et ses chars.Alors que le soleil était haut dans le ciel, le Cdt Si Lakhdar fut blessé par une balle de mitrailleuse, tirée d’un avion. Le commando “Ali Khodja” et la katiba “zoubeiria” tentent une percée et réussirent à briser l’encerclement.Après un repli de quelques kilomètres vers Ouled Zenine, avec leur commandant blessé, transporté par deux djoundis, celui-ci ne pouvant supporter, succomba à ses blessures et fut enterré sur les lieux du combat. Au douar Ouled Zenine, une stèle fut érigée en hommage à tous ceux qui se sont sacrifiés, tombés au champ d’honneur pour que vive l’Algérie, libre et indépendante.Aujourd’hui, Lakhdaria (ex Palestro), chef lieu de commune et de daira, dans la wilaya de Bouira, porte son nom.Pour mémoire et pour que personne n’oublie le sacrifice de ce révolutionnaire qu’a enfanté la commune, une journée de commémoration, les 5 mars devrait être inscrite au niveau de l’APC.Quelques faits de l’armée qui ont défrayé la chronique en 1956 “le 9 juillet” au moment de l’opération 459, Si Lakhdar surprend à Guerrouma (à l’est de Tablat) un convoi de ravitaillement.“Le 8 août”, une patrouille du 117 RI pert 13 hommes au col du Bekkar, près de Tablat, en plus d’une embuscade qui a fait 5 morts au sud de l’Arbaa.“Le 12, en bordure de la plaine de Beni Slimane, Si autre Lakhdar accroche sévèrement un détachement : bilan 22 tués et des disparus.“Le 21” Si Lakhdar de nouveau surprend une section du 6e RI au moment où elle venait d’être déposée par hélicoptère dans la région tourmentée de Zberbar : bilan 17 tués.“Le 27 octobre” à 5 km de Tablat, embuscade meurtrière d’un convoi du 6e RI puis à Béni-Khalfoun, un peu à l’est de Palestro.“La guerre d’Algérie” Ed. Messidor

Ath Mouhoub

Partager