Des fois avec d’infimes moyens, on peut réaliser des miracles ! Chose prouvée par la famille artistique Labassene qui a organisé et animé un gala qui a tenu toutes ses promesses, à la grande placette d’Agoulimim dans leur village Tibouamouchine, commune de Seddouk.
Pourtant avec des moyens dérisoires, chanteurs et publics ont eu pour leurs déplacements. Un projecteur pour la lumière, trois bancs pour les spectateurs, 5 chaises pour les artistes et le tour est joué. La famille artistique Iabasséne est composée du pére Arezki, homme de théâtre amateur connu pour ses pièces de théatres concoctées et jouées en duo avec Makhlouf. Il est aussi un chanteur qui a à son actif une seule K7.
Mais il a tôt raccroché cédant le flambeau à son fils Lyes qui assure la continuité. Cette étoile montante de la chanson kabyle à la voix inépuisable, a mis déjà sur le marché deux K7 qui ont obtenues un franc succès et promet une troisième qui sortira au printemps prochain, avons-nous appris du jeune artiste., Lyes a convolé en juste noce en juillet passé. C’est le père qui a donné le coup de stater à un gala bien animé qui a duré jusqu’à une heure tardive de la nuit. Il a interprété en premier lieu une chanson de feu cheikh El-Mahdi en guise d’hommage à son ancien compagnon. Restant dans la tristesse il enchaina avec la chanson de feu Ait Meslayen » l’mouth thaghadarth « .
Enfin, Il a terminé avec deux autres chansons puisées de son répertoire. Même si le public a bien apprécié le passage de Arezki, il n’en demeure pas moins qu’il a attendu impatiemment l’entrée en scène du jeune Lyes qui a effectué une apparition tonitruante, sous un tonnerre d’applaudissements. Il faut dire aussi que ce chanteur qui a la musique dans les veines et qu’on surnomme le rossignol grâce à sa voix lyrique qui se conjugue avec les mélodies rythmées de sa mandole et cela, dans une parfaite harmonie, a attiré une foule nombreuse venue savourer avec plaisir un spectacle agréable à voir. C’est avec les chansons » spécial non stop kabyle » qualifiées de grand succès 2007, que l’artiste a d’emblée invité le public à une chaleureuse fête. En un tour de magie, l’aire de danse rassembla une pléiade de jeunes avides de se défouler en se déhanchant et se donnèrent à cœur joie à la danse. Fait marquant, même Dda Ouali, un sexagénaire, n’a pas raté l’occasion de faire trois tours de piste pour rappeler qu’on peut vivre un tel événement à n’importe quel âge. Comme une lumière qui scintille au milieu des ténèbres, le jeune artiste dans un style propre à lui, alliant une musique Chaâbie bien adaptée aux paroles kabyles et dans un hymne à l’amour, provoqua plus d’admiration et d’éblouissement chez ses fans ce soir là. Après Lyes, beaucoup d’autres chanteurs amateurs locaux se sont succédé sur l’estrade, ont fait vibrer la placette d’Agoulmim et enchanté un public merveilleux, sympathique et complice. Des chanteurs amateurs locaux méconnus du grand public, faute de moyens, ont étalé leurs talents. Rappelons que la placette d’Agoulmim fraichement bitumée a été le théatre le Ramadhan passé de quatre galas animés séparément par des chanteurs de renom en l’occurrence Cheikh El-Mahdi, Kaci Boussaad, Nafaâ et Azerzour. Ce gala donné par Lyes Labassen est-il un prélude à une série de galas qui vont suivre ? Elles est la question que se posent les jeunes des villages.
L.Beddar
