Béjaïa : Des psychologues payés à 7 000 DA

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La société a énormément besoin des psychologues car c’est eux qui aident les gens à dépasser leurs souffrances morales et à supporter les grandes difficultés de la vie.

Dans les pays qui se respectent, ces spécialistes de la santé mentale interviennent dans tous les secteurs. Aux USA, par exemple, La fameuse Nasa, spécialisée dans la recherche astronomique et la conquête de l’espace, compte énormément sur le savoir-faire des psychologues dans le choix de son personnel et bien d’autres tâches. Dans notre pays cet aspect des choses n’est pas du tout pris au sérieux. Malgré les multiples maux dont souffrent des centaines de milliers de personnes, la prise en charge psychologique est reléguée aux oubliettes.

Au moment où on se plaint de la condition des enseignants contractuels et autres fonctionnaires de la fonction publique, on oublie la situation de nombreux travailleurs dont fait partie les psychologues conventionnés. En effet, ces diplômés de l’université algérienne sont  » très mal traités « . Ils perçoivent un salaire, qui est très loin de ce qu’on peut appeler un salaire munimum. « Je suis diplômé en psychologie clinique en 2003. Après plus trois ans de chômage, j’ai pu décrocher un presque-emploi. Je travaille dans hôpital public pour un salaire de 7000 DA, dans le meilleur mois où je me donne à fond. J’ai signé une convention avec l’établissement hospitalier, qui me paye selon le nombre de gardes que j’assure. Ainsi, je suis considéré comme n’importe quel fonctionnaire, bien que mon traitement soit très inférieur au salaire de base garanti. Nous sommes très nombreux à être exploité dans ces conditions inhumaines. Notre pays est très riche mais il ne peut même pas nous assurer une vie digne », estime Mohand Oubelkacem, psychologue clinicien, qui ne cache pas sa colère.

Ces spécialistes de la santé mentale travaillent dans des conditions très rudes. C’est aussi le cas des autres universitaires, qui ont un niveau similaire. Après une à deux ans d’activité dans le cadre du près-emploi (ils perçoivent moins de 8000 DA), ils se retrouvent dans la rue, sans que personnes ne se soucie de leur devenir. Une psychologue clinicienne a exercé temporairement, son métier durant deux ans, dans l’hôpital d’Akbou, et qu’on il y a eu un poste permanent, elle n’a pas eu la chance de l’avoir. Cette jeune fille s’est retrouvée livrée à elle-même après la fin du contrat, et depuis, elle a succombé dans la dépression.

Cette triste réalité n’est qu’une amère caricature de nos psychologues et de tous nos universitaires qui ont du mal à trouver un boulot. Et quand ils arrivent à décrocher un, souvent ce n’est que de la poudre aux yeux. Pour les postes de titulaires, c’est vraiment un rêve inaccessible. La wilaya de Bgayet, qui est classée première dans les taux de suicide et qui est la proie à tous les fléaux sociaux, n’a recruté cette année, que 4 psychologues cliniciens permanents. Ce n’est qu’un énième malheur qui ne dit pas son nom !

Ali Remzi

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