Tandis que les malades cancéreux périssent depuis plusieurs mois, faute de la rupture du médicament, le ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière réfute totalement l’existence d’un manque de médicaments anticancéreux. Réfutant la thèse de la pénurie des médicaments anticancéreux, M. Ould Abbès estime que « ces derniers sont disponibles ». Le ministre a dans ce sens, amputé le problème à l’ « inexistence d’une culture du générique dans notre pays ». La déclaration du ministre de tutelle est entièrement contradictoire avec la réalité du terrain. Une réalité amère. La preuve : les malades cancéreux n’ont pas accès à la chimiothérapie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) depuis plusieurs mois, à cause de rupture des médicaments anticancéreux. Devant cet état de fait, les représentants des associations comptent tirer la sonnette d’alarme pour éviter le pire dans un futur très proche. A noter que l’Algérie compte aujourd’hui plus de 280 000 cancéreux dont 40 000 nouveaux cas dépistés chaque année. Outre le manque de médicaments, la radiothérapie est d’une capacité d’accueil très limitée, avec moins de 10 000 places pour 40 000 cancéreux par an. Par ailleurs, et s’agissant du vaccin, M. Djamel Ould Abbés a tenu à rassurer que « le stock actuel permet d’assurer les besoins de 5 mois », précisant à cet effet, que souvent, « la pénurie est exacerbée par des problèmes se trouvant dans les réseaux de distribution du vaccin ». Le ministre a en outre, insisté sur l’importance qu’accorde l’Etat à la santé des citoyens, rappelant que pour le prochain quinquennat pour laquelle la somme de 286 milliards de DA a été consacrée en matière de santé 1 000 structures sanitaires seront construites.
Mise en circulation de la première clinomobile à Alger
En vue de diminuer la pression, dont font l’objet les hôpitaux en matière de rush, le ministre de tutelle a procédé vendredi dernier, au lancement de la première clinomobile offrant des soins de proximité à Tessala El Merdja.
« Cette clinomobile joue un très grand rôle en matière de santé dans la mesure où elle permet aux personnes ayant des difficultés à accéder aux soins », a expliqué M. Ould Abbès qui ajoute que « les données cliniques et préventives recueillies lors du passage de la clinomobile seront transmises à la structure avoisinante pour la continuité des soins ».
Insistant pour dire que le président de la République a particulièrement mis l’accent, lors de l’audition consacrée au secteur de la santé sur la santé de proximité M. Ould Abbès a indiqué que « cette structure prenait en charge les consultations pré et post-natales, le suivi de la femme enceinte, la vaccination, le contrôle de la tension artérielle ainsi que les maladies non transmissibles (examens biologiques de base pour le diabète notamment) ». Cette opération, a-t-il dit, s’élargira, dans un proche avenir, à Alger et au niveau des autres wilayas du pays.
Lemya Ouchenir
