Après des années d’indigence climatique et des effets pervers générés par les incendies, l’offre de ce fruit de saison est tombée à ses plus bas niveaux jamais atteints.
Sur les cimes des buttes de Béni Maouche et d’Ath Mélikèche, ouvertes aux quatre vents et sur les plaines fertiles de la vallée de la Soummam, l’image de vergers de figuiers défiant le temps et ployant, une saison durant, sous le poids des baies chamarrées, appartient désormais à une ère révolue.
Dans un grand fief de la figue comme Beni Maouche, où l’on a de yeux que pour ce produit du terroir, le combat épique mené stoïquement durant des lustres contre les aléas du climat est annihilé par le désastreux brasier de la mi-août 2008.
Ici, sans doute plus qu’ailleurs, on entrevoit avec amertume les lendemains qui déchantent.
Et l’on s’apprête à faire douloureusement le deuil d’un patrimoine ancestral, avec lequel on a convolé en justes noces depuis des temps immémoriaux.
Après des années d’indigence climatique et des effets pervers générés par les incendies, l’offre de ce fruit de saison est tombée à ses plus bas niveaux jamais atteints.
Les prises des premières récoltes livrées sur les plateaux de la vallée de la Soummam ont culminé à 250 DA le kilo, avant de décrocher légèrement pour finir par se stabiliser autour de 150 DA.
Le sort est ainsi jeté sur un été terni par la cherté de ce fruit passionnel, qui doit désormais figurer dans le box-office comme une plus-value.
Aussi longtemps que durera le temps des vaches maigres, la figue demeurera le chaînon manquant de la chaîne alimentaire saine.
Il serait simplement injuste de ne pas réhabiliter ce patrimoine, privant de droit de sol un arbre symbole qui a droit de cité au même titre que l’olivier.
Comme la romance fait des petits, une virée dans les rares vergers verdoyants de la Soummam encore bien entretenus, nous fait découvrir le faste d’une saison sûrement parfumée aux figues.
N. Maouche
