Ouadhias : La population se mobilise contre l’insécurité

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Des citoyens qui ont pris attache avec la Dépêche de Kabylie ont exprimé leur désarroi et leur incompréhension par rapport au silence radio qu’affichent ceux qui sont censés les protéger. Il y a quelques semaines, ce sont les faux barrages à répétition, qui ont semé un vent de panique dans la région au point où certains commerçants ont pris carrément la décision de s’abstenir de sortir au-delà d’une certaine heure de la journée, façon de se contraindre à un couvre-feu qui ne dit pas son nom.

Consternation, indignation et colère ont été visibles jeudi dernier au village Aït Abdelmoumène relevant de la commune de Tizi N’tleta dans la daïra des Ouadhias.

Les habitants de ce paisible village, le plus peuplé de la commune, ne comprennent pas comment ils peuvent autant souffrir d’un phénomène d’insécurité flagrant sans que cela ne fasse bouger les autorités concernées, services de sécurité territorialement compétents, entre autres. L’insécurité n’y est pas, il faut le dire, “l’apanage” de la seule localité de Aït Abdelmoumène. Bien au contraire, toute la daïra des Ouadhias, hormis le chef-lieu qui a connu une accalmie visible, est touchée. Des citoyens qui ont pris attache avec la Dépêche de Kabylie ont exprimé leur désarroi et leur incompréhension par rapport au silence radio qu’affichent ceux qui sont censés les protéger. Il y a quelques semaines, ce sont les faux barrages à répétition, qui ont semé un vent de panique dans la région au point où certains commerçants ont pris carrément la décision de s’abstenir de sortir au-delà d’une certaine heure de la journée, façon de se contraindre à un couvre-feu qui ne dit pas son nom. Une situation alarmante qui pousse le simple citoyen, face à l’impunité régie en maître des lieux, à se prendre en charge. C’est le cas de le dire pour le village Taguemount El Djedid dont les habitants ont organisé eux-mêmes, la riposte en tendant un vrai guet-append à un gang spécialisé dans le vol. Ces membres ont été lynchés par les villageois. C’est que le travail que devraient assumer normalement les autorités compétentes est légué au simple citoyen qui, en plus, devra supporter les conséquences et le calvaire judiciaire qui peut naître d’une telle situation. Le village de Aït Abdelmoumene a vécu pratiquement la même situation le week-end dernier. C’est la raison pour laquelle plusieurs dizaines de citoyens dudit village, soutenus par ceux des autres quartiers, ont tenu jeudi dernier un sit-in pour exiger la sécurisation de leur localité. Les participants à ce sit-in ont tenu à exprimer leur colère de voir qu’à chaque fois c’est le citoyen qui paye. Non seulement les services concernés ne règlent pas le problème, pire, une fois que le citoyen intervient pour “se faire justice», il est traîné devant les tribunaux. Basta !, ont scandé les citoyens. Les protestataires disent avoir interpellé à plusieurs reprises les autorités les invitant à les protéger des gangs qui sévissent à longueur de l’année. “Plusieurs infractions ont été commises. Vol, pillage nocturne, agressions, vente illicite d’alcool et de drogue, aucune plainte déposée auprès de la gendarmerie n’a été à ce jour élucidée», s’indigne un citoyen rencontré sur le lieu du sit-in devant le tribunal de Draâ El Mizan. Sur place, un cordon de sécurité a été placé pour encadrer les manifestants, qui ont exprimé le vœu d’être reçus par le procureur de la République. Ce dernier n’a rien voulu entendre. Une réunion du conseil de sécurité a été tenue au siège de la daïra des Ouadhias, en présence des représentants de la gendarmerie, la police, l’APC et présidé par le chef de daïra, indiquent des sources sécuritaires. Nos sources ajoutent que certains intervenants se sont interrogés sur la non-concrétisation des engagements pris par les services concernés, en présence des représentants des comités de villages.

T. Laoui / K. B.

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