Et c’est bien évidemment le “simple citoyen” comme on dit, qui “règle la facture», qui paye pour les autres et qui supporte, à longueur de journée, les désagréments causés. Rejoindre son lieu de travail, acheminer un malade ou arriver à temps à un rendez-vous en ville échappent au contrôle des citoyens.
Amertume ! Le mot n’est pas assez fort pour décrire le calvaire que subissent les usagers de la route en cette rentrée sociale à Tizi Ouzou. Depuis plus de deux semaines, la ville des Genêts vit au rythme des incommensurables embouteillages qui étouffent la région et qui ne cessent de créer d’énormes désagréments. Naturellement, ce sont les fonctionnaires qui, contraints de prendre chaque jour que Dieu fait, leur place dans le transport public, se trouvent les premiers à payer les conséquences fâcheuses d’une telle situation. Beaucoup d’entre eux se sont retrouvés dans l’obligation de remodeler leurs horaires pour les adapter à la donne. Il faut, désormais, se lever très tôt, et pour les fonctionnaires travaillant à Alger, cela prend l’allure d’un cauchemar puisqu’en “bonus», ils pourront supporter, quotidiennement les bouchons de l’autoroute Alger-Tizi Ouzou. Il faut dire que le nombre important de véhicules qui prennent d’assaut, chaque jour, la ville des Genêts n’est pas pour arranger les choses. Ce sont des milliers de véhicules qui arpentent les différentes ruelles de la ville causant ainsi une pression indescriptible et des bouchons à plusieurs kilomètres particulièrement au niveau des points de contrôle des forces de sécurité ou à proximité des différents chantiers lancés et qui donnent, malheureusement, l’impression de s’éterniser tant les retards qu’ils cumulent est considérable. Et c’est bien évidemment le “simple citoyen” comme on dit, qui ‘règle la facture’, qui paye pour les autres et qui supporte, à longueur de journée, les désagréments causés. Rejoindre son lieu de travail, acheminer un malade ou arriver à temps à un rendez-vous en ville échappent au contrôle des citoyens. Ces derniers sont plus que jamais à la merci de la “circulation”. C’est le cas de Ali, un jeune exerçant pour une société privée à Tizi Ouzou, qui nous confiera qu’il est tout simplement “dégoûté” de vivre à chaque fois la même situation. “J’ai fait plus d’une heure et demi pour arriver de Tizi Rached à Tizi-ville alors qu’habituellement je ne dépasse guère les vingt minutes, C’est vraiment infernale !” Karim, son collègue de travail abonde dans le même sens : “Je me lève le matin avec l’appréhension et la crainte de ne pas arriver à l’heure. C’est insupportable ! Deux heures ou plus pour rejoindre la ville à partir de Boghni ou des Ouadhias, c’est aberrant et malheureux à la fois.” Certains diront que les bouchons et autres embouteillages monstres ne sont pas l’apanage de la ville des Genêts puisque cela arrive même dans les pays mieux nantis que le nôtre. C’est pratiquement la même – si non pire – configuration pour les usagers de l’autoroute Tizi Ouzou-Alger. Quatre heures et parfois plus pour rejoindre la capitale à partir de la gare routière.
C’est infernal. Les points de contrôle et les interminables chantiers au long de l’autoroute rendent et compliquent encore plus la situation. Réghaïa, Boudouaou, Bab Ezzouar, ils ne finissent jamais ces bouchons ! Cependant, il est tout à fait clair que les raisons, même si les conséquences sont les mêmes, elles n’ont rien à voir avec ce qui se passe chez nous.
Il s’agit surtout d’une anarchie indescriptible, de plans de circulation complètement dépassés et d’un réseau routier vétuste, qui ne répond pas encore, malgré les colossales sommes investies, aux exigences et à l’évolution du nombre important de ses usagers.
L’absence de synchronisation et de coordination mais aussi le manque flagrant de planification et d’anticipation par les différents secteurs a fait naître, en certains endroits, des situations ingérables. Des travaux d’assainissement, réfection des trottoirs ou encore pose du bitume peuvent, chez nous, arriver au même moment.
Les services techniques de certaines directions mettent du temps pour lancer des projets et quand ça arrive, eh bien le citoyen est servi royalement jusqu’à recevoir tout au même temps.
Exemple “magnifique” de désordre caractérisé le carrefour donnant sur le pôle universitaire “ex-Bastos”.
Entre les réseaux d’assainissement qui éclatent dans différents points, le stationnement anarchique des fourgons de transport collectif, les travaux entrepris par la commune de Tizi Ouzou et une route délabrée conjugués à un nombre important de véhicules, le blocage et les bouchons sont, à ce niveau, inévitables et posent de sérieux problèmes à l’ensemble des usagers que ce soit des étudiants, des fonctionnaires ou encore des malades puisque ce tronçon donne aussi sur le boulevard Lamali abritant le centre hospitalo-universitaire.
Le risque d’accident est aussi important puisqu’il ne se passe pas un jour sans que l’on signale un cas sur ce tronçon. D’autres points noirs sont également constatés aux quatre coins de la ville. La rue Lamali, la montée jouxtant le campus universitaire Hasnaoua donnant sur le stade du 1er Novembre, le point de contrôle de la station service Chabani et celui installé en face de la résidence universitaire (ex-Habitat) entre autres. L’incivisme des citoyens complique davantage la situation et rend la gestion de la circulation routière difficile. La concrétisation des projets annoncés, en grande pompe, est à ce sujet plus que souhaitée par le citoyen.
C’est le cas de le dire pour la réception prochaine des deux gares devant assurer les transports des dairate de l’axe du sud allant des Ouadhias à Beni Douala et de Tizi Rached à Azeffoun, le renforcement de la flotte du transport ferroviaire et l’extension du réseau jusqu’à Oued Aïssi et surtout l’élaboration d’un nouveau plan de circulation allégeront, à coup sûr, les souffrances de la population qui prie, quotidiennement, que le lendemain ne soit plus comme la veille, un enfer au bout de la route.
Omar Zeghni
