A titre d’illustration de la réduction de l’activité des entreprises, les conférenciers indiquent qu’une minoterie qui triturait 750 quintaux de blé par jour est passée à 150 quintaux, alors que celle qui faisait 1 100 quintaux par jour en est réduite à seulement 250 quintaux.
Les meuniers de la wilaya de Bgayet installés pour la plupart d’entre eux à Akbou et à El Kseur, si les dispositions adéquates ne sont prises à temps par les autorités concernées, risquent de mettre bientôt la clé sous le paillasson. C’est là l’essentiel du message qu’ils ont voulu faire passer à travers une conférence de presse qu’ils ont animée dans l’après-midi du dimanche dernier au Siège de la confédération algérienne du Patronat. La cause de leur préoccupation est que depuis le début du mois de septembre, l’OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), leur fournisseur en blé a décidé de réduire de manière unilatérale et draconienne, déplorent-ils, leurs quotas en blé dur, les contraignant ainsi à ne travailler qu’un jour sur dix avec les conséquences que l’on imagine sur la rentabilité des entreprises et la situation socioéconomique des travailleurs. A titre d’illustration de la réduction de l’activité des entreprises, les conférenciers indiquent qu’une minoterie qui triturait 750 quintaux de blé par jour est passée à 150 quintaux par jour, alors que celle qui faisait 1100 quintaux par jour en est réduite à seulement 250 quintaux par jour. Inquiets pour leur avenir, les meuniers, qui se sont réunis le 17 août dernier, ont rendu publique une déclaration où ils dénoncent “la décision prise par l’UCA, représentant de l’OAIC, de réduire, voire de suspendre dans certains cas les approvisionnements en blé dur des unités de production de semoule», et ils ont saisi le P-DG et l’OAIC à Alger pour “lui demander de donner instruction pour remettre en place les quotas antérieurs réservés à chaque moulin”. Selon des analyses avancées par certains meuniers, la restriction des quotas de blé dur par le fournisseur serait une forme de représailles de la part de l’OAIC à l’encontre des meuniers qui ont refusé au mois de juin dernier de prendre livraison des quotas de blé dur local que leur a imposé le fournisseur. Ils justifient ce refus par le fait que, selon eux, contrairement au blé d’importation qui est très propre et qui donne une semoule d’excellente qualité le blé dur de la production locale, n’étant pas émondé en amont, est sale et contient beaucoup de corps étrangers, en ce sens que sa trituration n’est pas du tout rentable pour l’entreprise. Au cours de leur conférence, les meuniers n’ont pas manqué de dénoncer également le fait que la réduction de leur activité profite pleinement aux minoteries étatiques qui sont régulièrement approvisionnées et qui tournent à leur vitesse de croisière.
B. Mouhoub