Commentaire : La Kabylie n’est pas Kaboul

Partager

Encore une fois, la Kabylie a prouvé au monde qu’elle n’est pas éteinte comme certains le prétendent et le font croire. Le comportement de la rue kabyle ces derniers temps, est une nette démonstration de ce qu’elle est naturellement, depuis des temps lointains de son histoire. Contrairement à ce que veulent quelques prédateurs lui faire greffer, qu’elle est inerte, vidée, ne recelant plus les energies. Mais c’est tout à fait l’inverse, la Kabylie nous offre en matière d’engagement et de défense des valeurs politiques et de liberté à la différence qu’aujourd’hui elle ne répond plus aux chants des sirènes, elle s’écoute et elle n’écoute que ce qui est utile pour elle-même. Durant l’été et antérieurement à cette période, la série de kidnappings qu’a connue la région, où des entrepreneurs et commerçants sont tombés entre les mains des islamistes armés, et que leur libération se négociait à coup de milliards. Les localités de Boghni, Frèha et de Tigzirt ont vu leur populations respectives mobilisées, pour exiger la libération des otages sans condition aucune. Les terroristes étaient sommés de répondre dans l’urgence, sinon une guerre sera menée contre eux au niveau des maquis, acculés et poussés jusqu’aux derniers retranchements. Les assaillants ont abdiqué et obtempéré à la demande citoyenne, la victoire fut grandiose, la résistance a payé et a servi de leçon au reste du pays. Sans s’appuyer sur aucune structure ou répondre à un quelconque appel, la détermination et la mobilisation se font de manière spontanée quand il s’agit d’atteinte à certaines valeurs liées à la liberté et aux droits humains. C’est le cas de le dire pour les déjeûneurs de la localité de Aïn El Hammam où deux citoyens, quadragénaires, Hocine Hocini et Salem Fellak, ouvriers de bâtiment. Une localité connue pour ses élans de liberté et sa flexibilité en matière de comportement politique et citoyen, avec la condition de ne pas franchir un seuil de tolérance, les citoyens ont manifesté leur soutien indéfectible et sans failles aux deux prévenus dont le procès s’est tenu hier au tribunal de Aïn El Hammam, dont la réquisition prononcée par le procureur de la République est de trois ans de prison ferme, la défense a plaidé la relaxe, la délibération du verdict est renvoyée pour le cinq octobre, alors que les accusés ont assumé publiquement qu’ils ne sont pas tenus par l’obligation de jeûner dàs lors qu’ils se revendiquent d’appartenir à une autre religion en l’occurrence, le christianisme. Ce qui vient de se passer à AEH défraye toute chronique. En effet, l’avis partagé par tous sur cette question est de voir d’abord la justice relaxer les prévenus mais se déclarant vertement que la Kabylie n’est pas Kaboul où la lapidation est monnaie courante, bien au contraire, on ne cesse de ressasser que la région a toujours joué les premiers rôles et à l’avant-garde de la défense des principes de tolérance et de respect du culte. L’on se demande quel zèle a pris les policiers d’intervenir dans le chantier pour interpeller ces deux citoyens, s’agit-il d’un complot ou d’une conspiration de plus contre la région, en cédant avec cette facilité déconcertante à l’islamisme rampant et dévastateur. Les services de police, par ce genre d’interpellation, viennent de signer un préjudice à l’image de marque de son corps, qui dans les temps difficiles étaient efficacement appuyés politiquement et militairement par les citoyens contre le projet des hordes intégristes, et sur un autre registre, l’appareil en instruisant de telles affaires, cela ne se fait guère à son avantage, puisqu’elles s’exécutent comme un pétard mouillé et que les véritables dossiers qui peuvent donner et renforcer l’institution judiciaire sont traités rarement ou pas du tout. Les citoyens apostrophés sur le sujet considèrent que ce dossier ne peut nullement donner de la force à la cause des islamistes bien au contraire, cela produira à coup sûr une radicalisation contre le projet intégriste et se suffire uniquement de la pratique religieuse traditionnelle et ancestrale. Celle de nos parents et aïeuls, ce qui d’ailleurs est illustré par la présence de plus de mille mosquées dans la région, un village-une mosquée, sans que cela ne produise des dérapages des siècles durant.

Khaled Zahem

Partager