Publication «L’Algérie» de Georges Morin chez le Cavalier Bleu : Pas facile d’être algérien !

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Quitter l’Algérie offre une exceptionnelle occasion de regarder le pays autrement. L’œil de l’étranger, sa sensibilité et ses commentaires laisse parfois pantois plus d’un, au vu de brochettes de contrevérités que l’on y véhicule. La rumeur y circule bon train, avec conviction même. Et pourtant …

Georges Morin, un Constantinois pur jus, ou il est né en 1942, a aussi connu une expérience amère. Quittant sa terre natale pour la première fois en 1966, pour aller étudier en France, il a senti dès les premiers jours un flot de «connaissances infuses», véhiculées sur le dos de sa patrie. Courroucé mais flegmatique, il a désormais versé corps et âme, pour défendre l’image et l’histoire de l’Algérie, en sus de l’immigré algérien en particulier et nord-africain en général.

Dans un ouvrage très fouillé au titre éloquent «L’Algérie», paru dans la collection «Idées reçues» des Editions Le Cavalier Bleu, ce militant de paix donne à sa plume la crème de son expérience, toute la lumière de ses contacts avec les Algériens et les Français, et la pertinence de ses connaissances en histoire. Ainsi, tout au long de 127 pages, il passe à la moulinette un chapelet d’idées reçues, pour démêler le vrai du faux.

A la fois instructif et pédagogique, publié depuis 2007, il reste néanmoins fort présent, au coeur d’une actualité par trop brûlante, et s’adresse à toutes les classes de la société. Animé par une écriture limpide, ce bijou part à la conquête des esprits longtemps drapés d’idées nauséabondes, rébarbatives et escrime les concepts racistes, engendrés par une franche arrogance ou une indicible ignorance !

Partagé en plusieurs chapitres, l’ouvrage du constantinois nous donne à lire la vraie Algérie en répondant tour à tour, avec sincérité passion mais sans concessions, à des sujets de grande importance tels ; l’Algérie a toujours été colonisée, l’Algérie de 1830 était en friche, les harkis ont fait le mauvais choix, les pieds-noirs étaient des nantis, l’Algérie est un pays arabe, il n’y a pas de presse libre en Algérie, les journalistes sont à la solde du pouvoir…

D’abord enseignant, élu communal près de Grenoble et militant associatif, Georges Morin, en compagnie d’amis, trime depuis des années pour un rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée. Et par cet ouvrage, l’éclairage qu’il donne aux idées, qui mènent la vie dure aux algériens, scelle un apport culturel et ouvre les voies à un avenir convivial, entre les peuples français et algériens. Encourageant !

Tarik Djerroud

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