Saharidj : Les trottoirs du boulevard central squattés

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Cette allée principale du centre urbain de Saharidj est en fait un tronçon de la RN 30, qui traverse ce dernier de part en part, en plein milieu dans le sens nord-sud, une allée sur laquelle se sont concentrés tous les commerces réguliers et informels, au point où les trottoirs disparaissent sous les étals qui… s’étalent le long de l’artère centrale dans une indescriptible anarchie. C’est d’ailleurs ce qui attire l’attention en premier lieu de tout visiteur. Des deux cotés de l’allée, sont alignées des baraques de vendeurs de tabac et de menus articles de brocante et de bonbons. Celles-ci, en tôles noires, montées de toutes pièces par un ingénieux soudeur local, avec toitures, devantures et portes, s’alignent comme des soldats disciplinés sur plus de 200m et…fume qui veut : même les écoliers du primaire, de l’école Khaber Mohamed, sont bien servis dans une baraque a proximité de l’établissement scolaire. La mosquée elle non plus n’est pas épargnée, avec une baraque à chaque extrémité. Les marchands «fixes ambulants» des fruits et légumes se sont accaparés le reste des trottoirs, exposant leurs marchandises sur des étals de fortune. Chacun de ces marchands a délimité son périmètre par un hideux montage, à l’aide de rouleaux de cellophane noir ou de vieilles bâches en lambeaux, avec des toitures en…branchages. Le tout, à coté d’un terrain vague non aménagé et transformé par les vendeurs de volailles sur pied, en abattoir sauvage, sachant que les clients exigent à ce que le poulet, le lapin ou la dinde soit égorgés sur place. L’occupation des trottoirs fait que les citoyens et les centaines d’écoliers des trois paliers sont obligés de franchir ce tronçon sur environ 300 m, en utilisant directement la chaussée, créant des embouteillages chaque jour aux heures de pointe sur une route qui enregistre un trafic automobile triplé depuis l’aménagement et la réouverture de la RN 30 M’chedallah -Tizi N’Koulal. Comme pour apporter une touche finale à cette anarchie, les automobilistes locaux garent leurs véhicules, à longueur de journée, des deux cotés de la chaussée. Le long de cette allée large de 8m, réduite par l’incivisme et l’absence de réaction des pouvoirs publics à ne livrer passage qu’à un seul véhicule, d’où de fréquents accrochages entre les automobilistes et les piétons ou entre ces derniers, eux-mêmes. C’est ainsi que tout visiteur qui arrive pour la première fois à Saharidj est d’abord agréablement surpris, au détour du dernier virage, appelé localement tournant L’Hadj Merzouk. Par un superbe panorama d’une coquette petite ville au pied de la majestueuse Tamgout, une ville où les constructeurs privés, en majorité émigrés, rivalisent dans le montage de belles villas, avec une architecture recherchée, des constructions valorisées par un environnement naturel féerique. Avant même que le visiteur ne se ressaisisse de son agréable surprise devant autant de beauté il subit un deuxième choc, négatif celui-là à la vue du hideux boulevard central, qui présente pourtant tout les atouts pour contribuer à la beauté de la ville de Saharidj qui pourrait ressembler à un tableau de Picasso ou à une carte postale réalisée par un artiste. Hélas ! Ce boulevard qui constitue un point noir, ne peut être éliminé qu’avec un changement de mentalités, le recul de l’incivisme des uns et la prise de conscience des autres.

Oulaid Soualah

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