Regard : La fin des lupanars ? Allons, allons

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Il peut sembler ringard d’aborder de nouveau ce sujet. Il semble que tout a déjà été dit et que c’est un thème rebattu. Mais pour coller à l’info, disons-le tout de même : dans cette zone boisée, reliant les localités de Boumahni et Maâtkas, région infestée de malfrats de tout acabit, la BMPJ a réussi un véritable coup de filet en démantelant un réseau de prostitution dans lequel sont impliqués cinq hommes et treize filles de joie. En réalité cette région qui a, longtemps, souffert des agissements de hors-la-loi est devenue avec la passivité des services concernés et le silence qui frise le consentement des autochtones, un immense nid de guêpes où tous les coups fourrés sont permis. ça va des bars clandestins aux ambiances des plus infâmes au trafic de drogue, en passant par tous les trafics. Cette atmosphère, doublée d’une situation sécuritaire des plus dégradée fait que le commerce de la chair connaisse un essor remarquable et si assumé que les populations locales ont dû recourir à des actions de protestation pour, au mieux, endiguer le phénomène, au moins procéder à l’arrestation de ces “commerçants», sans vergogne et permettre ainsi aux deux villages de garder un tant soit peu leur dignité. Les personnes arrêtées au terme de cette opération visant à en finir avec ce genre de fléau relevant de la catégorie d’atteinte aux mœurs totalisent le chiffre de 18 individus dont 13 femmes. Ils seront présentés au parquet et, en vertu des lois du pays auront à répondre de leurs agissements. Clair, net et précis. Mais est-il nécessaire de mettre en exergue les raisons qui ont poussé ces “petites femmes” à la cuisse légère à s’adonner à ce métier, le plus vieux du monde, sous la menace des souteneurs violents ? Faut-il oser dire que c’est la demande qui détermine l’offre et que si l’engouement vers ces sous-bois venait à s’estomper, tout ce beau monde devra bien aller chercher pitance ailleurs. Rien de plus faux en théorie, mais ce phénomène qui charrie bien des phantasmes et difficilement maîtrisable dès lors que les origines faites de misère humaine et de pauvreté en font le lit. D’ailleurs, il n’est pas un endroit où règne la misère qui ne couve pas cette pratique. Et dans ce cas des régions de Maâtkas et Boumahni, il n’est point d’exception sauf qu’en plus de ces étiologies, la région est devenue un véritable no man’s land avec l’insécurité régnante, le banditisme, les enlèvements qui s’opèrent en plein jour, le tout agrémenté par l’absence criarde de la continuité dans la lutte contre ces fléaux. Demain ne sera pas un jour sans lieux de débauche, donc…

Ferhat Zafane

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