Il y a quelques années, le ministère des Finances avait annoncé pour éviter les pénuries de lait en sachet, que les producteurs allaient recevoir de la poudre de lait à un prix subventionné à condition cependant que cette poudre soit utilisée uniquement dans la fabrication du lait à l’exclusion des produits dérivés, et que le sachet de lait soit vendu à 25 DA. Jusque-là et avec le compromis établi, le lait en sachet allait être disponible et le prix à la portée des petites bourses. Or, il y a quelques mois, notamment à la veille du mois de Ramadan, la crise est revenue avec son lot d’inquiétudes, étant connu que ce produit fait partie des aliments les plus prisés pour ses qualités nutritionnelles et son apport calcique pour les nourrissons et les enfants. Pour les services du ministère de l’Agriculture, l’objectif primordial réside dans la mobilisation de la production locale pour en finir définitivement avec le recours systématique aux importations. Il s’agit d’une démarche en mesure de répondre à l’objectif visant à passer d’une importation massive de la poudre de lait vers le développement de la collecte de lait cru. A cet égard, les services du ministère ont fait état d’une production globale de 2,6 milliards de litres de lait cru attendue à la fin de l’année en cours, soit une croissance de près de 15% par rapport à l’année dernière.
Pour ne citer que la laiterie de Draâ Ben Khedda, la poudre de lait est en rupture de stock, ce qui a engendré une crise dans plusieurs communes de la wilaya de Tizi Ouzou.
Devant cette situation inextricable et cette pénurie cyclique, les ménages vivent sous tension en attendant que ce problème soit définitivement réglé. “Courir derrière un sachet de lait en 2010 est désolant. On doit retenir son souffle et essayer de trouver un sachet de lait quitte à le payer cher pour nos enfants», dira un citoyen dépité. Plusieurs quartiers de la capitale, notamment ceux du Centre, se plaignent chaque jour, de la rareté de ce produit quand ce n’est pas sa mauvaise distribution qui est mise en relief. Dans certaines localités, le sachet de lait aurait même atteint le prix de 45 DA pendant le Ramadan et même plus tard.Accentuée par les pratiques malsaines de certains individus qui ont squatté les réseaux d’approvisionnement en matière première et qui menacent même l’avenir de la filière, cette crise semble s’étendre sur l’ensemble du territoire tant la poudre de lait est un produit exclusivement dépendant de l’importation.
Ferhat Zafane