Les voleurs des olives vertes sévissent dans la région d’Ath Aidel en haute vallée de la Soummam et les agriculteurs restent impuissants devant un phénomène né ces dernières années.
Pourtant les variétés très répandues dans la région d’Ath Aidel comme l’Azeradj et l’Emli ne sont bonnes que pour la production de l’huile d’olive à laquelle elles étaient destinées depuis la nuit des temps. Et nos aïeux pour leur consommation personnelle d’olives de table choisissent les olives noires à faible rendement qu’on reconnait dans la grosseur des sujets», expliqua un agriculteur. Et il continua dans la foulée : « Peut-être c’est le chômage source de la mal-vie qui pousse les jeunes à voler. Mais ce qui est exaspérant, ils ne volent pas uniquement les olives, ils endommagent aussi les oliviers. Ils cassent les branches pleines d’olives pour les emmener ensuite dans un endroit caché ou ils pourraient après extraire les olives en toute quiétude ». Pour éviter de se faire attraper, les voleurs agissent dans la nuit obscure. « Je suis allé à mon champ dans la journée et en découvrant cachés dans une ouverture d’un tronc d’olivier tout un arsenal de cueillette comme le filet, les sacs en jute, etc. Vite, j’ai compris que les voleurs agissent de nuit. Dans la journée, ils passent seulement pour repérer les endroits à écumer et revenir ensuite le soir voler tranquillement », fulmine Abdenour. Et il renchérit : « beaucoup d’agriculteurs ne s’aventurent pas à se rendre à leurs champs de nuit craignant des agressions. Il y a deux ans, j’ai surpris dans mon champ deux voleurs en plein jour pourtant. En essayant de leurs arracher les sacs remplis d’olives ils se sont opposés farouchement. L’un deux a même pris une pierre pour la lancer sur moi. J’ai renoncé au combat ». Les olives vertes sont vendues à une unité de conditionnement implantée à Seddouk ou à des revendeurs qui les écoulent à Bejaia. « Pourtant il y a deux ans, les agriculteurs ont tiré la sonnette d’alarme lors d’une réunion ou ont pris part les associations d’agriculteurs, l’APC et la daïra. Les agriculteurs ont demandé l’aide de ces organismes pour lutter efficacement contre un fléau qui n’est pas des moindres et qui pourrait les décourager car confrontés déjà à plus d’un titre à de faibles pluviométries et aux couts élevés des facteurs de production », abonde un autre.
L.Beddar
